Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha, cherche par tous les moyens à marginaliser Abir Moussi, dont la formation, le Parti destourien libre (PDL), est donnée en tête des sondages d’opinion si les législatives étaient organisées aujourd’hui, et elle-même seconde, derrière le président de la république Kaïs Saïed, pour les présidentielles.
Citant des sources proches du cabinet de Rached Ghannouchi, président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mosaïque FM affirme, aujourd’hui, dimanche 25 octobre 2020, qu’un accord de principe a été conclu avec l’ex-Destourien devenu proche d’Ennahdha, Mohamed Ghariani, pour qu’il occupe le poste de conseiller à son cabinet.
En nommant comme conseiller l’ancien secrétaire-général du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti benaliste dont Mme Moussi était le secrétaire générale adjoint, vieux renard de l’islamisme tunisien croit pouvoir avec cette manœuvre cousue de fil blanc fracturer la famille destourienne et montrer qu’il n’a rien contre les Destouriens, dans l’espoir d’en attirer davantage, et notamment les plus opportunistes d’entre eux, dans le sillage du parti islamiste, où ils sont déjà nombreux.
Reste que M. Ghariani, tout opportuniste qu’il est, va sans doute penser par deux fois avant de se jeter dans la gueule du loup édenté islamiste qui va s’empresser de le donner en pâture à ses adversaires politiques et en faire une sorte de bouclier, de leurre ou de dérivatif.
Ghariani punching-ball de Moussi ? C’est le scénario visé par Ghannouchi. Mais l’ancien ambassadeur de Tunisie en Grande-Bretagne acceptera-t-il ce rôle si peu glorieux où il laissera sans doute ce qui lui reste de dignité ? Wait and see…
I. B.
Donnez votre avis