Les rapports des experts se multiplient, plus alarmistes les uns que les autres, nous prédisant des lendemains très difficiles, mais le chef du gouvernement Hichem Mechichi semble planer sur un nuage. Il ne vit pas avec les Tunisiens, mais dans une autre planète où tout est beau et tout est facile, distribuant des liasses de billets à gauche et à droite. Ce populisme porté par des ambitions politiques finira par ruiner l’Etat Tunisien.
Par Imed Bahri
Hier soir, mardi 27 octobre 2020, la Banque centrale de Tunisie a opposé une fin de non-recevoir à la demande du gouvernement de contribuer au financement du budget de l’Etat complémentaire pour l’exercice 2020. L’Institut d’émission n’a pas vocation à financer l’Etat sans limites et doit se concentrer sur ses principales missions, qui consistent à veiller à la stabilité des prix et aux équilibres monétaires.
Dans son communiqué, la BCT a rappelé aussi au gouvernement que le recours au marché international est impensable dans la conjoncture actuelle, eu égard aussi et surtout à la forte dégradation de la notation souveraine de la Tunisie. Notre pays aura du mal à trouver des bailleurs de fonds, sinon au prix fort, alors que le taux d’endettement, selon le dernier rapport de la Banque mondiale, plafonnera, à la fin de l’année en cours, à 86,6%, intenable pour une petite économie sans grandes ressources.
Et pendant ce temps-là, alors qu’il aura du mal à trouver les 21 milliards de dinars pour boucler le budget de cette année 2020, dont 11 milliards pour les deux derniers mois, sans parler des besoins de financement du budget de l’Etat pour l’exercice 2021 déjà à nos portes, le chef du gouvernement se permet de jouer au père Noël en continuant à ouvrir le robinet des finances publiques dont on sait qu’il est déjà à sec. En veux-tu en voilà ! Le résultat, on l’imagine, sera dévastateur.
M. Mechichi dispose certes, selon ses termes, d’un «coussin» politique, représenté par la «troïka» parlementaire (Ennahdha, Qalb Tounes et Al-Karama), qui le mène en bateau et la Tunisie à la catastrophe, mais c’est d’un grand matelas de dollars et d’euros qu’il a besoin aujourd’hui pour empêcher la faillite annoncée d’un Etat exsangue et très mal dirigé.
Après la fin de non-recevoir opposée hier soir par la BCT, où M. Mechichi va-t-il trouver les fonds nécessaires dont la Tunisie a besoin pour maintenir ses finances publiques à flot ? Mystère et boule de gomme !
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