Après que le chef du gouvernement Hichem Mechichi ait annoncé, ce mardi 3 novembre 2020, que l’Etat n’hésitera pas à recourir à l’usage légitime de la force si aucune solution n’est trouvée avec les sit-inneurs d’El-Kamour, Tarek Haddad, porte-parole de ce mouvement a publié une vidéo où il affirme que les habitants de Tatatouine ne craignent pas l’usage de la force : «Vos menaces nous ne font pas peur, nous vous attendons et nous ferons face à la force», a-t-il lancé.
«Abandonnez cette histoire de force, les vannes appartiennent à tous les Tunisiens et ne sont pas la propriété de Mechichi», a encore lancé, Tarek Haddad, dont le mouvement paralyse la production pétrolière et gazière dans la région depuis le 16 juillet, oubliant justement que tous les Tunisiens, comme il le dit si bien, ne peuvent et ne sont pas représentés par son groupe d’agitateurs, qui n’est pas, non plus, propriétaire de ces vannes, d’autant que l’arrêt de la production plombe l’économie du pays.
Les menaces et les chantages ne font pas peur aux habitants de Tatatouine, a encore dit Haddad poursuivant, sur le même ton menaçant : «Nous sommes les petits fils de combattants et nous n’allons pas faire une démonstration de force, mais sachez juste que nous ne sommes pas des esclaves et que nous n’avons pas peur». Et d’ajouter : «Ceux qui vous ont raconté que vous pouvez faire usage de la force avec les habitants de Tatatouine alors « yabta chawya » (vous pouvez attendre). Vous ne cherchez pas la paix sociale et vous parlez de la force de l’Etat alors que celui-ci ne respecte pas ses promesses. La force appartient au peuple».
Tout en demandant au gouvernement de ne pas pousser les habitants de Tataouine à perdre patience et d’appliquer l’accord d’El-Kamour de 2017 dans son intégralité, Tarek Haddad poursuit : «Je vous appellerai monsieur le chef du gouvernement lorsque vous respecterez les habitants de Tatatouine, mais là je m’adresse à Hichem Mechichi. Nous n’avons pas élu des dirigeants pour qu’ils nomment quelqu’un qui joue au lion. La force ne nous fait pas peur, les hommes et les femmes de Tataouine sont prêts à faire face».
En d’autres termes, Tarek Haddad, qui s’est habitué à faire face à un gouvernement faible, se prosternant presque devant un mouvement qui fait la loi depuis 3 ans dans le sud tunisien, pense qu’il peut encore faire monter les enchères et que l’Etat ne peut pas se permettre de faire usage de la force même pour faire respecter la loi, et défendre les intérêts supérieurs du pays…
Y. N.
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