Dans un statut Facebook, assez insolite mais plein d’allusions, le dirigeant démissionnaire d’Ennahdha, Lotfi Zitoun, est revenu sur l’insulte qu’emploient des sympathisants d’Ennahdha à son encontre suite à ses dernières sorties médiatiques où il a notamment critiqué la politique du parti islamiste.
«Al-Karkadan (le rhinocéros) ! C’est l’adjectif que répètent ceux qui sont en colère contre certaines de mes positions politiques. Peut-être par mépris, par peur ou en raison de mon poids», a-t-il écrit hier soir, mercredi, 5 novembre 2020. Et d’ajouter que cette dénomination péjorative a été inventée par les sympathisants du Front populaire, avant d’être adoptée par ceux du Congrès pour la république (CPR), de Nidaa Tounes, de quelques «petits partis», «et aujourd’hui, c’est au tour de certains sympathisants d’Ennahdha de reprendre le flambeau».
Zitoun a ainsi souligné l’indélicatesse des Tunisiens (toutes appartenances politiques et idéologiques confondues), qui ont du mal à faire la part des choses, et qui s’attaquent souvent aux personnes (en l’occurrence à leurs physiques) plutôt qu’à leurs idées.
Mais ce sont surtout les Nahdhaouis qui sont concernés par cette critique, car dans leur cas, il ne s’agit pas de «descendre» un opposant politique, mais un homme qui a passé 40 ans au sein de leur parti, rien que parce qu’il a exprimé un avis qui ne plaît pas.
Cela montre aussi que contrairement à l’idée que veulent souvent véhiculer les islamistes, les partisans de cette idéologie sont loin d’être des exemples à suivre du point de vue moral. Des dirigeants d’Ennahdha et de la coalition Al-Karama (les 2 premières forces islamistes dans le pays) le prouvent tous les jours… tout comme certains membres de leurs fan-clubs qui passent leur temps à insulter, mentir et diffamer, notamment via les réseaux sociaux.
Cherif Ben Younès
Donnez votre avis