Dylan Marlais Thomas né Swansea, ville côtière du pays de Galles (Royaume-Uni) le 27 octobre 1914 et décédé le 9 novembre 1953 à New York est un poète et écrivain gallois. Il se définissait ainsi: «Je contiens en moi une bête, un ange et un fou, et mon travail est leur expression», en le confiant dans une lettre à un ami. Le présent poème est traduit de l’anglais par Patrick Reumaux.
Dylan Thomas est né d’un père écrivain, David, diplômé en anglais, qui poussa son fils à parler anglais plutôt que le gallois que parlait sa mère. Thomas fréquenta la Swansea Grammar School (maintenant connue sous le nom de Bishop Gore School), école pour garçons où son père enseignait la littérature anglaise. C’est dans un magazine scolaire que le jeune Thomas publie son premier poème. Il quitta l’école à 16 ans pour devenir reporter durant un an et demi.
Thomas passa la majeure partie de son enfance à Swansea, hormis de réguliers voyages à la ferme de Carmathen que possédait la famille de sa mère. Ces séjours ruraux, différents de l’atmosphère de la ville, influencèrent beaucoup son travail ce qu’on remarque dans de nombreuses histoires courtes, dans des œuvres radiophoniques ou encore dans le poème ‘‘Fern hill’’.
Thomas écrivit la moitié de son œuvre alors qu’il vivait dans la maison familiale du 5 Cwmdonkin Drive (le poème le plus connu étant ‘‘And death shall have no dominion’’). En novembre 1934, son premier recueil de poésie, ‘‘18 Poems’’, est publié. C’était à l’époque l’un des jeunes poètes les plus excitants écrivant en langue anglaise.
En 1937, Thomas se marie avec Caitlin Macnamara (1913-1994). Le couple a trois enfants malgré une relation houleuse et entachée par des écarts conjugaux. De cette Union naquirent trois enfants: Llewelyn (1939-2000), Aeronwy Thomas (1943-2009) et Colm Garan (1949-2012).
Thomas aimait se vanter de sa consommation d’alcool. Durant un accident survenu le 3 novembre 1953, il retourna au Chelsea Hotel de New York et déclara: «I’ve had 18 straight whiskies, I think this is a record» («J’ai bu 18 whiskies, je pense que c’est un record»). Six jours plus tard, pendant sa tournée promotionnelle new-yorkaise à la White Horse Tavern, de Greenwich Village (Manhattan,États-Unis), il s’évanouit après avoir trop bu.
Plus tard, Thomas mourut au St Vincent Hospital (New York) à l’âge de 39 ans. La cause première fut une pneumonie, accompagnée d’une faiblesse du foie et d’une hypertension intra-crânienne en causes aggravantes. D’après Jack Heliker, ses derniers mots ont été : «After 39 years, this is all I’ve done» («En 39 ans, c’est tout ce que j’ai fait»). À la suite de son décès, son corps fut rapatrié au pays de Galles pour être enterré à Laugharne, ville qu’il appréciait. En 1994, sa femme Caitlin fut mise en terre à ses côtés. Le caractère et les hommes de Laugharne sont dépeints dans son œuvre ‘‘Under Milk Wood’’.
La lumière point là où le soleil ne brille pas
Là où la mer ne s’étend pas, les eaux du cœur
Epandent leurs marées.
Et, spectres brisés, des vers luisants plein la tête,
Les choses de lumière
Passent à travers la chair là où la chair n’habille pas les os.
Une chandelle dans les cuisses
Echauffe la jeunesse et la graine et brûle les graines de la vie.
Là où la graine ne lève pas
Le fruit de l’homme s’ouvre dans les étoiles
Brillant comme une figue.
Là où la cire n’est pas, la chandelle montre ses cheveux.
L’aube point derrière les yeux.
Des pôles du crâne et de l’orteil, le sang venteux
Glisse comme une mer.
Ni clôturées, ni jalonnées, les giclées du ciel
Fusent à la verge
Révélant dans un sourire l’huile des larmes.
La nuit dans les orbites arrondit
Comme une lune de poix la limite des globes.
Le jour éclaire l’os.
Là où le froid n’est pas, la morsure des vents fait tomber les épingles
Qui retiennent les robes de l’hiver ;
La taie du printemps pend au bord des paupières.
La lumière point sur des lots secrets
Sur des crêtes de pensée où les pensées sentent dans la pluie.
Quand meurent toutes les logiques
Le secret de la glèbe pousse à travers l’œil
Et le sang saute dans le soleil.
Au-dessus des lopins incultes l’aube fait halte.
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