«Quatre femmes sur 5 ont été harcelées sur le Facebook, 51% ont été victimes d’insultes, 60% ne se sentent pas en sécurité sur le net», affirme le Centre de recherches, d’études, de documentation et d’information sur la femme (Credif), qui appelle à promulguer une loi qui criminalise la violence numérique à l’égard des femmes.
A l’occasion de la campagne internationale des « 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre », qui démarre le 25 novembre, date de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et se termine le 10 décembre, qui marque la Journée des droits de l’homme, le Credif a a organisé une série d’évènements afin de souligner la nécessité de continuer d’agir afin de prévenir ces violences et de mener à un monde exempt des violences sexistes.
Au cours d’un séminaire organisé, hier, jeudi 26 novembre 2020, sous le thème «La violence numérique est un crime, même ici, il sera poursuivi», le Credif a rappelé que l’espace numérique fait partie de l’espace public, où les femmes subissent des violences, tout en incitant les victimes signaler les abus dont elles sont victimes.
«L’article 86 du Code des Télécommunications n’est pas suffisant pour faire face à toutes les formes de violence et une loi spécifique aux violences numériques faites aux femmes est nécessaire», affirme le Centre.
De son côté, la directrice du bureau du Fonds des Nations Unies pour la population en Tunisie, Rim Fayala, a indiqué que le travail de lutte contre la violence à l’égard des femmes doit se poursuivre tout au long de l’année, tout en soulignant l’importance de la concertation des efforts des différentes parties prenant part à cette lutte, comprenant notamment le gouvernement et la société civile.
«Le niveau de violence à l’égard des femmes en Tunisie, a doublé 9 fois au cours de la première période du confinement général», a-t-elle rappelé.
Dans le cadre de cette campagne, des victimes ont témoigné pour le Credif pour briser le silence et encourager toutes les femmes qui ont été harcelées à ne pas se taire et à poursuivre les agresseurs en justice (Vidéo).
«Il suffit parfois simplement de ne pas répondre à un message envoyé par un inconnu, pour se faire insulter et recevoir des photos pornographiques», affirme l’une des victime, en appelant toutes les femmes qui subissent ces abus à porter plainte.
«Nous sommes toutes exposées à cette violence et les auteurs de ce crimes doivent être poursuivis», ont-elles notamment appelé.
Y. N.
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