Réunis par la Coordination régionale des forces de sûreté intérieure de Mahdia, les syndicats des forces sécuritaires ont rejeté la reprise des activités des forces de l’ordre dans la ville de Chebba, qui connaît, depuis plusieurs semaines, des protestations en raison de la sanction infligée au Croissant sportif chebbien (CSCH) par la Fédération tunisienne de football (FTF), consistant à l’exclure du championnat pendant une saison.
Ce refus s’explique par l’acharnement des manifestants contre les forces de l’ordre, notamment à travers le jet de pierres et des cocktails Molotov. Dernièrement, des cercueils ont même été placés devant les postes de police de la région, selon un communiqué de la coordination, rendu public ce mercredi 9 décembre 2020.
Se sentant diabolisés et menacés, «malgré un traitement professionnel de l’affaire pendant 45 jours, sans l’enregistrement de dépassements contre les manifestants», les forces de l’ordre décident donc de ne plus assurer la sécurité de la ville, à moins que les individus impliqués dans les actes de violence et d’agression ne soient arrêtés et poursuivis en justice.
La Coordination a, par ailleurs, indiqué que le travail administratif sera assuré aux habitants de Chebba via le district régional de la sureté à Mahdia.
D’autre part, elle a réclamé un rendez-vous avec le gouverneur, les représentants de la société civile et la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) pour répondre aux «duperies» en lien avec cette affaire, estimant que les autorités sont responsables de cette situation du fait de leur mutisme.
Les syndicats ont également annoncé qu’ils comptent organiser un sit-in devant le siège du gouvernorat de Mahdia demain.
Rappelons que le Tribunal arbitral du sport (Tas) a rejeté, le 30 novembre dernier, la réclamation du CSSH d’annuler la décision de la FTF, qui a, pour rappel, sanctionné le club parce que ses dirigeants ont refusé de payer les amendes infligées au club, jusqu’à l’écoulement des délais.
Depuis ce rejet, les protestations sont devenues particulièrement violentes.
C. B. Y.
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