RFI a rapporté hier, samedi 12 décembre 2020, que le gouvernement soudanais a retiré à Rached Ghannouchi le passeport et la nationalité soudanais qui lui avaient été accordés, dans les années 1990, par l’ancien président Omar El Bachir en même temps que 3000 autres islamistes.
Le président d’Ennahdha, le parti islamiste tunisien, qui avait fuit la Tunisie en 1989, a séjourné quelque temps en Algérie avant de rejoindre le Soudan de l’ancien dictateur Omar El Bachir, et ce à l’invitation de son ami et mentor Hassan Tourabi, le leader islamiste soudanais. A l’époque, Kharthoum était la Mecque des islamistes du monde entier et parmi ces «riches exilés» se trouvait, notamment, Oussama Ben Laden.
Rached Ghannouchi, qui rejoindra quelques années plus tard Londres, où il séjournera jusqu’à son retour en Tunisie après la chute du régime de Ben Ali en 2011, s’est vu décerner par ses hôtes la nationalité et le passeport soudanais. Il avait même pris pour seconde épouse la sœur de Hassan Tourabi.
Le nouveau régime en place à Kharthoum n’apprécie pas le mouvement islamiste, c’est un euphémisme, et en décidant de marquer ses distances vis-à-vis de Rached Ghannouchi, actuel président de l’Assemblée tunisienne depuis un an, il annonce une détérioration des relations avec la Tunisie. Nouveau casse-tête pour la diplomatie tunisienne qui n’a pas fini de subir les conséquences des errements politiques du chef islamiste.
I. B.
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