L’artiste tunisien Slown invite le public à son exposition virtuelle « Khanka », composée d’une série de photographies sur le mal-être tunisien qu’il qualifie de « Khanka » (asphyxie).
Slown est un jeune photographe et cinéaste tunisien installé à Paris qui s’inspire fortement du mouvement surréaliste et de la Pop Art. Lauréat d’un premier prix dans le cadre d’un concours organisé par le Goethe Institut alors qu’il était encore au lycée, Slown a suivi des études de photographie à Montréal avant de présenter ses œuvres lors de plusieurs expositions organisées à Tunis et à Paris, ce qui ne l’a pas empêché d’explorer également le monde du 7e art avec quelques courts-métrages dont «Barisa» (2019), présenté dans le cadre des Journées cinématographiques de Carthage (JCC 2019).
Face aux nombreuses mesures de restrictions qui empêchent les différentes activités culturelles d’avoir lieu normalement à cause de la pandémie du Coronavirus (Covid-19), Slown a opté pour le format numérique pour présenter son dernier projet artistique « Khanka » à travers une exposition virtuelle accessible à tous, où il est question de s’interroger sur la notion d’identité et sur les libertés individuelles
« Khanka » offre à voir une série de photographies réalisées durant l’année 2019, mettant en scène des personnages portant des masques à gaz (symbole d’un monde hostile et d’une soif de survie, selon l’artiste) pour illustrer ce sentiment d’étouffement qui accompagne le peuple tunisien depuis la dictature. « En chassant la dictature, nous avons connu le mal le plus perfide de la mythologie : L’espoir de la boite de pandore. (…) D’une manière inconsciente, nous sommes entrés en résistance, chacun portant son masque à gaz imaginaire. », explique l’artiste.
Fawz Benali
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