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Makhlouf profite de la plénière pour régler ses compte avec les syndicats, les partis de l’opposition, les médias et Kaïs Saïed

Lors de son intervention, ce mardi 26 janvier 2021, à la plénière consacrée au remaniement ministériel, le président de la coalition islamiste Al-Karama, Seifeddine Makhlouf a réitéré son soutien au chef du gouvernement Hichem Mechichi tout en s’en prenant (encore une fois) aux médias, aux partis de l’opposition, aux syndicats et au président de la république Kaïs Saïed...

Fidèle à lui même, Seifeddine Makhlouf s’est positionné en donneur de leçons, en commençant son intervention, en tirant à boulets rouges sur l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) : «Le plus grand ennemi de la révolution et du développement en Tunisie c’est l’UGTT. Cette organisation se bat pour faire prévaloir ses intérêts et n’a jamais pensé au peuple», a-t-il accusé, en estimant que la centrale syndicale n’a pas à se mêler de la politique et en l’accusant de faire du chantage au gouvernement pour ses propres intérêts, dit-il.

Le président de la coalition islamiste a enchaîné, prenant cet air de victimisation, en revenant sur le communiqué publié le 15 janvier par la présidence dénonçant les faits de violences commis par les députés de sa coalition à l’encontre des députés de la coalition démocratique.

«Cette dénonciation est calomnieuse et injuste, et a été publiée après la pression exercée sur le président de l’Assemblée», a-t-il dit, en affirmant que les députés qui ont observé un si-in et qui étaient entrés en grève de la fin ont prétendu avoir été agressés, réfutant toute agression commise par les élus Al-Karama.

«Ils n’ont pas été agressés et on dénonce leur non-agression ! Mais ceux qui ont insulté ma mère et mes collègues, n’ont pas été inquiétés.. c’est ça leur justice ? Le communiqué résulte d’une pression exercée par des députés qui font du cinéma, qui disent avoir frôlé la mort pour une pseudo-grève de la faim, puis qui reviennent à la vie pour rencontrer le chef de l’Etat, avant de mourir à nouveau», a-t-il encore lancé, avant de tirer à boulets rouges sur les médias, en les accusant d’avoir pris position dans cette affaire.

«Ces médias débiles, arriérés et arrivistes, formés par Abdelwaheb Abdallah, ont décidé de boycotter Al-Karama. Avez vous vu en France des médias qui boycottent Le Pen ou sa fille ? Vous avez le devoir de neutralité et mes positions ne vous regardent pas», a-t-il dit en parfait donneur de leçon et en omettant d’expliquer que ce boycott a été décidé par les médias car Seifeddine Makhlouf et ses députés ont appelé, de nombreuses reprises, à la haine et à la violence et se sont spécialisés dans les insultes et la diffamation, notamment contre les journalises.

Continuant dans sa lancée, Seifeddine Makhlouf s’est ensuite exprimé sur les mouvements sociaux et la colère des jeunes qui manifestent depuis une dizaine de jours appelant à la chute du régime, en accusant les partis de l’opposition, «de jeter de l’huile sur le feu et de surfer sur cette vague d’explosion sociale pour justifier les faits de violences», a-t-il dit.

«Les blessés des élections, qui n’ont jamais réussi, les zéros qui n’ont plus rien à perdre et plus rien à gagner tentent de justifier les débordements et poussent les jeunes à la violences», a-t-il encore accusé, en induisant l’opinion publique en erreur, car les gens qu’il cite ont expressément dénoncé toute forme de violence et ont exprimé leur soutien à toute manifestation pacifique.

Puis, le chef de cette coalition islamiste a terminé son intervention en s’en prenant au président de la république Kaïs Saïed, lui reprochant son intervention, hier, lors de la réunion du Conseil national de sécurité, durant laquelle ce dernier a recadré le chef du gouvernement.

«J’appelle clairement Hichem Mechichi et Rached Ghannouchi à boycotter les réunions avec Kaïs Saïed. Vous n’avez de leçons à recevoir de personne», a-t-il lancé, en ajoutant : «le président vient d’une autre planète et change son discours et ses positions pensant connaître la constitution et la loi mieux que tout le monde. Il donne des leçons et le président de l’Assemblée et le chef du gouvernement devraient ne plus assister à ses réunions».

Pour finir, Seifeddine Makhlouf a réitéré son soutien à Hichem Mechichi, prétendant toutefois, que sa coalition ne sait pas encore si elle va accorder la confiance au remaniement ministériel et qu’elle annoncera sa décision plus tard…

Y. N.

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