Malgré les réserves exprimées par de nombreux observateurs, partis politiques et, récemment, le président de la république, Kaïs Saïed, concernant quelques (éventuels) ministres soupçonnées de corruption, proposés par le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, dans le cadre du remaniement ministériel, Ennahdha a décidé d’accorder sa confiance à chacune des 11 personnalités proposées.
A l’issue d’une réunion des députés nahdhaouis, tenue hier soir, lundi 25 janvier 2021, le chef du bloc, Imed Khemiri, a déclaré, sur Jawhra FM, que Mechichi «sera quand même appelé à assumer ses responsabilités».
Ainsi, Ennahdha ne sortira pas de sa zone de confort, et conserve sa stratégie régie par le principe suivant : prendre des décisions, tout en faisant porter la responsabilité aux autres.
En l’occurrence, il est évident que Mechichi sera le premier responsable de son équipe ministérielle, mais en soutenant le remaniement, Ennahdha (comme tout autre parti ayant choisi cette option) aura, lui aussi, une part de cette responsabilité, sur le plan éthique et politique.
Par ailleurs, en réponse à Saïed, qui a déclaré hier qu’ il refusera de permettre à un ministre soupçonné de corruption de prêter serment, Khemiri a affirmé que le serment n’est pas une obligation pour que le ministre exerce ses fonctions, assurant que «le Parlement est le seul organe à approuver ou à rejeter les ministres», défiant ainsi clairement le chef de l’État, pour qui, «la présidence de la république n’est pas une boîte postale, qui reçoit les correspondances et se contente de signer». Ambiance…
C. B. Y.
Donnez votre avis