Kaïs Saïed ne va, vraisemblablement, pas accepter d’accueillir les nouveaux ministres proposés par Hichem Mechichi (et adoptés au Parlement) sur lesquels pèsent des soupçons de corruption, pour la prestation de serment, et ce, conformément à ses menaces implicites allant dans ce sens, qu’il avait exprimées en début de semaine lors de la réunion du Conseil de sécurité nationale.
En tout cas, la correspondance (fuitée et circulant sur les réseaux sociaux) qu’a envoyée le chef de l’État au président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi, ne manque pas d’ambiguïté et pourrait être interprétée ainsi…
Saïed a, en effet, rappelé à l’islamiste ce qu’il avait déjà dit, notamment en sa présence et en celle du chef du gouvernement, Hichem Mechichi, quelques jours plutôt, lors de ladite réunion, juste avant de laisser entendre qu’il ne serait pas prêt à permettre à des gens soupçonnés de corruption de prêter serment en vue d’occuper des postes de ministres, même au cas où ils seraient acceptés par les députés de l’ARP.
Il avait expliqué ce jour-là que le règlement intérieur de l’Assemblée n’engage que celle-ci et pas les autres institutions de l’État, et que, par conséquent, le vote de confiance des élus ne constitue pas une condition nécessaire et suffisante pour que les personnes proposées par le chef du gouvernement en tant que ministres soient considérés ainsi.
Dans sa correspondance, Saïed a réaffirmé que le règlement intérieur de l’ARP n’est pas une loi, et a invité son destinataire à «consulter le journal officiel de la république tunisienne numéro 16 du 24 février 2015, à page 579».
Par ailleurs, le président de la république a attiré l’attention du président du Parlement sur une erreur de date. La lettre initiale envoyée par Ghannouchi (et à laquelle répond Saïed) à l’issue de la plénière consacrée au remaniement ministériel était datée du 26 janvier. Or, puisque la plénière s’est achevée à 0h09, il fallait qu’elle soit du 27 janvier.
C. B. Y.
Donnez votre avis