Un reportage réalisé, il y a quelques jours, par la journaliste Nedra Ismail pour Radio Monastir, en collaboration avec le bureau régional de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), a révélé des abus dans des écoles primaires à Chorbane, au gouvernorat de Mahdia : Des instituteurs en tenue afghane qui font la prière en salle de classe, filles et garçons séparés dans la cour, photos interdites car considérés par ces instits comme «haram» (péché)…
Cela se passe en 2021, dans des écoles tunisiennes étatiques : notre consœur s’est rendue à l’école Mzehda, où elle a rencontré un instituteur de Français barbu et portant une tenue afghane, donnant des cours dans une salle de classe sans aucune photo sur les murs… Ce dernier, qui travaille dans cette école depuis 1993, affirme qu’il applique et se conforme au programme officiel imposé par le ministère de l’Éducation.
Quant à sa tenue vestimentaire, le directeur indiquera à la journaliste qu’il s’agit de liberté : «Cela entre dans la liberté individuelle surtout après la révolution…Il n’y a aucun texte imposant ou interdisant quelconque tenue. Cet enseignant porte même cet habit lors des réunions et des inspections. Il ne faut pas les juger sur sa tenue mais sur son rendement», a-t-il soutenu.
Dans une autre école, Chaouachine, la journaliste a rencontré un autre enseignant, habillé de la même manière et qui est par la même occasion directeur par intérim de cet établissement, où l’on sépare les filles et les garçon dans la cour et où aucune photo n’est affichée en salle de classe.
D’ailleurs des élèves interrogés par Nadra Isamil, ont affirmé que certains instituteurs leur disent que les photos et la télévision sont « haram« …
«Des fois notre instituteur nous donne des exercices et entre temps il fait la prière en classe et aussi ils nous disent que les photos et la télévision, ce n’est pas bien, que c’est haram», un lancé un enfant de cette école.
D’ailleurs le SG du syndicat de l’enseignement de base à Chorbane, Hassan Souaiah, a affirmé avoir reçu de nombreuses alertes et plaintes à ce propos, par des parents d’élèves qui se disent inquiets.
Inquiétudes partagées par le délégué régional de l’Éducation à Mahdia, Mongi Moncer, qui a confirmé à la journalistes, les faits, tout en affirmant que cela a déjà été rapporté dans les rapports des inspecteurs de l’enseignement et que ses services ont réclamé des rapports aux directeurs desdites écoles, sachant que le ministère a été alerté, dit-il, en affirmant qu’une enquête est en cours et que des mesures seront prises lorsque le rapport final sera déposé.
On notera que Imed Ouled Jebril, député indépendant, élu dans la circonscription de Mahdia, avait soulevé ce sujet, le 18 février 2021, lors de la séance plénière consacrée à l’audition du ministre de l’Éducation, en affirmant qu’un inspecteur l’a alerté d’autant qu’il aurait été empêché d’accomplir son travail…
Y. N.
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