Via son compte Facebook, l’ancienne présidente-directrice générale de Tunisair, Olfa Hamdi, a publié le contenu d’une lettre qu’elle dit avoir envoyé ce lundi, 1er mars 2021, au président de la république Kaïs Saïed, pour le mettre en garde contre «de grands dossiers de corruption» au sein de la compagnie aérienne nationale.
Olfa Hamdi, qui n’a visiblement pas encore digéré la décision de son limogeage, a appelé le président Saïed à lutter «réellement» contre la corruption et lui a présenté des éléments qu’elle a qualifiés d’«erreurs monumentales» liées à la gestion de Tunisair durant la dernière décennie.
Hamdi a notamment évoqué la cession de l’avion présidentiel acquis par le président déchu en 2011, Zine Abidine Ben Ali, au profit de Turkish Airlines, en 2016, avec une perte estimée à plusieurs dizaines de millions de dinars.
Elle a, d’autre part, affirmé que le transport de millions de touristes a été imposé à Tunisair, à des prix quasi-symboliques, pour soutenir le secteur touristique (hôtels, agences de voyage…), estimant qu’il s’agissait d’«un usage inapproprié de l’argent public, si ce n’est un vol de l’argent du peuple», la perte étant, là aussi, estimée à des centaines de millions de dinars.
Olfa Hamdi, qui accuse le gouvernement de ne pas vouloir sauver Tunisair, a également indiqué que la compagnie a été privée de toute forme de subvention pendant la période de la Covid-19, alors qu’elle été la plus touchée par la pandémie, selon elle, du fait notamment de la fermeture des frontières tunisiennes pendant 3 mois.
Sur un autre plan, elle a assuré qu’une partie des syndicalistes de la compagnie, impliqués – selon ses dires – dans des dossiers de corruption et de contrebande, recourent à la violence verbale et physique contre tous ceux qui s’opposent à eux, «ce qui rend le travail intègre à Tunisair quasiment impossible», estime-elle.
L’ancienne responsable a même imputé la responsabilité de la faillite de Tunisair à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et ses complices, selon ses propos, à savoir le gouvernement de Youssef Chahed et ses alliés, dont principalement le mouvement Ennahdha, ainsi que les anciens PDG de la compagnie entre 2017 et 2019.
D’après elle, toutes ces parties ont exploité obscènement la compagnie, sans contrôle ni transparence, en particulier dans le période comprise entre 2016 et 2019.
Rappelons que selon Imed Hammami, c’est pourtant Ennahdha qui avait proposé Mme Hamdi à la tête de Tunisair.
Lien de la publication d’Olfa Hamdi.
C. B. Y.
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