L’Association des Magistrats Tunisiens (AMT) a s’est adressé ce vendredi 19 mars 2021, au gouvernement et particulièrement à la ministre de la Justice par intérim en appelant toutes les parties à «se garder de toute ingérence dans les travaux des conseils et des instances judiciaires chargés des dossiers des juges Béchir Akremi et Taieb Rached».
L’AMT a rappelé dans ce sens que le rôle du ministère consiste «uniquement à réunir les conditions propices à l’examen de ces dossiers, loin des pressions, et non de se transformer en facteur de pression», lit-on dans le communiqué publié à l’issue d’une conférence de presse organisée, ce matin, au palais de la justice.
«Nous déplorons toute ingérence politique dans les affaires de la justice, qui doit être tenue à l’écart des tiraillements politiques», ajoute L’AMT, qui a exprimé son étonnement suite à la demande émise par la ministre visant à récupérer le rapport soumis au CSM, «sous prétexte de rectifications sur la forme», tout en estimant que cette attitude est «suspicieuse», .
Anas Hmaïdi président de l’AMT a dans ce sens appelé le Conseil de l’ordre judiciaire «à résister à toutes les éventuelles pressions et/ou chantages, et à ne pas faire obstruction sur ses dossiers», tout en appelant le juge d’instruction en charge desdits dossier «à s’en tenir à l’impartialité et à la transparence».
L’AMT a également appelé l’inspection générale du ministère de la Défense à communiquer les résultats des enquêtes menées sur l’affaire Béchir Akremi ancien procureur général de la république près du tribunal de grande instance de Tunis et Taieb Rached, premier président de la Cour de Cassation.
Ces deux juges, rappelons-le, font l’objet de suspicions : le premier est suspecté de manquement dans l’instruction des affaires d’assassinats politiques de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, assassinés en 2013 par des extrémistes religieux, quant au 2e, il fait l’objet de suspicions de corruption, notamment de blanchiment d’argent et de falsification.
Sur un autre plan, l’AMT est revenue sur l’accord conclu avec le gouvernement, en décembre dernier, en affirmant qu’un seul point a été appliqué sur les 10 prévus.
«Nous appelons le chef du gouvernement Hichem Mechichi à assumer sa responsabilité et à trouver des solutions à la crise actuelle touchant des institutions judiciaires et à mettre en œuvre l’accord conclu avec l’association», ajoute la même source.
Y. N.
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