Née 1953 à Tunis, d’un père tunisien et d’une mère française, et vivant à Paris, en France, depuis 1978, Amina Saïd est une écrivaine tunisienne d’expression française. Après des études de langue et de littérature anglaises à la Sorbonne, elle travaille comme journaliste et traductrice, et publie plusieurs recueils de poésie.
Si elle paraît écartelée entre les cultures arabe et française, entre l’Orient et l’Occident, Amina Saïd garde un lien très fort avec son pays natal, où vit toute sa famille, où elle retourne régulièrement se ressourcer. Résolument méditerranéenne, la mer joue un rôle important dans son œuvre, le soleil aussi.
«Dans la culture arabe, les genres majeurs sont d’abord la poésie, ensuite le conte. Curieusement, c’est ce que j’ai écrit : de la poésie et des contes. J’ai écrit ces contes dans des moments où j’avais la nostalgie du pays natal. Ce sont des fables de Tunisie que j’entendais dans mon enfance, racontées par ma grand-mère à laquelle j’ai voulu ainsi rendre hommage», dit-elle dans un entretien avec Tanella Boni, en 2004.
Amina Saïd a reçu les prix Jean Malrieu, en 1989, pour ‘‘Feu d’oiseaux’’, le prix Charles-Vildrac, en 1994, pour ‘‘L’Une et l’autre nuit’’ et le Prix international de poésie Antonio Vicarro, en 2004, pour son recueil ‘‘La Douleur des seuils’’.
Parmi ses autres recueils, on citera ‘‘Paysages, nuit friable’’, 1980; ‘‘Métamorphose de l’île et de la vague’’ (1985); ‘‘Sables funambules’’ (1988); ‘‘Nul autre lieu’’ (1992); ‘‘Marcher sur la terre’’ (1994); ‘‘Gisements de lumière’’ (1998); ‘‘De décembre à la mer’’ (2001); ‘‘L’horizon est toujours étranger’’ (2003); ‘‘Au présent du monde’’ (2006); ‘‘L’Absence l’inachevé’’ (2009); ‘‘Les Saisons d’Aden’’ (2011); ‘‘Le Corps noir du soleil’’ (2014) ; ‘‘Chronique des matins hantés’’ (2017) et ‘‘Dernier visage avant le noir’’ (2020)
toujours dans le poème
j’entendrai le silence
avant le mot
m’abreuverai à sa bouche même
alors naissent les choses
les mots le monde
je dis : toujours dans le poème
j’entendrai le silence avant les mots
et tu réponds : s’il existe un dieu
c’est là qu’il habite
je découvre l’exact versant
de l’ombre et de la lumière
où il finit où il commence
et le silence palpite telle la mer
en son ventre de sel
palpite comme l’aile d’un oiseau
apprivoisant lentement le ciel
comme le vent la terre la vie
et s’il existe un dieu oui
c’est là qu’il habite
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