Mohamed Ali Essaadi, photographe, designer et plasticien, également connu comme directeur de la Galerie d’art Essaadi à Carthage, est décédé ce lundi 7 juin 2021, à l’aube.
Né en 1950 à Sbeïtla, le défunt est diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de Tunis en 1978, titulaire d’un DEA en histoire de l’art de l’Université Paris1 (Panthéon-Sorbonne) en 1980. Il a fait deux séjours à la Cité internationale des arts de Paris en 1985 et en 2010.
Lauréat du premier prix présidentiel de la photographie en 1989, en Tunisie, il a dirigé la galerie d’art portant son nom ouverte en 1986 aux Thermes d’Antonin à Carthage et qui a été un véritable laboratoire pour les arts plastiques en Tunisie. Elle est inséparable des évolutions de l’art contemporain dans notre pays.
Mohamed Ali Essaâdi a collecté des milliers d’images de Tunisie et d’ailleurs qui constituent un véritable trésor, pour leur valeur documentaire et pour leur qualité esthétique et leur force d’expression.
Il a participé à de multiples expositions en Tunisie et à l’étranger et il a contribué à l’édition de plusieurs ouvrages d’art avec des éditeurs tunisiens.
Il est l’auteur de plusieurs projets d’installations et autres transformations et animations.
Commentant l’une de ses expositions intitulée «Femme, heureuse qui comme Ulysse fit un beau voyage…», fruit d’une recherche ayant commencé en 1985, tenue en 2005 à la galerie de l’hôtel Yadis à Djerba, Zohra Abid avait écrit : «Par des jeux d’ombre et de lumière, il recrée les paysages qu’il immortalise sur sa pellicule. Artiste complet, qui affectionne aussi bien la couleur que le noir et blanc, le paysage comme le portrait ou le reportage, comme le collage et autres procédés, Mohamed Ali Essaâdi se distingue des autres photographes de sa génération par son foisonnement créatif et son dynamisme physique : à travers ses voyages, toujours la caméra en bandoulière, prêt à capter l’instant présent.»
Une exposition qui regroupe près d’une cinquantaine de photographies sur les thèmes de l’Archéologie, de l’Environnement et de la Femme. Ces images en noir et blanc et en couleurs sont le. Il y exploite par la magie de l’ombre et de la lumière le secret de la nature et les mystères de la femme, de son regard, de son âme.
En photographiant la femme, Mohamed Ali Essaâdi «ose l’impossible pudeur de respecter son corps et de ne jamais le dévoiler, le dévoyer», écrivait l’universitaire, écrivain et peintre Aïcha Ibrahim.
I. B.
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