À l’instar de Bourguiba qui a su agir avec intelligence et talent pour vacciner la Tunisie contre le collectivisme, c’est au tour de Saïed d’agir pour vacciner notre pays contre le régime parlementaire imposé par le parti islamiste Ennahdha et ses laquais aussi serviles qu’incompétents.
Par Elyès Kasri *
Les déplacements à l’étranger du chef de gouvernement Hichem Mechichi se succèdent et semblent avoir pour objectif de faire oublier l’échec du voyage précédent et le fol espoir que le prochain déplacement apportera la manne qui sauvera la mise.
En fait, Mechichi et ses ministres ne font qu’accumuler les bourdes et les humiliations à notre pays sur la scène internationale, en France, au Portugal, en Libye, au Qatar et plus récemment en Suisse et auprès des organisations mondiales de la santé et du commerce.
Outre le résultat quantitativement négligeable et qualitativement préjudiciable de ces visites de Mechichi à l’étranger, se pose avec la plus grande acuité la question de sa compétence intrinsèque, de l’utilité de son mandat et de sa légitimité politique.
Allégeance troublante aux lobbies de la corruption
Le limogeage abrupt du président de l’Instance national pour la lutte contre la corruption (Inlucc), Imed Boukhris, moins d’un an après sa nomination alors que son mandat était censé durer six ans, illustre de manière frappante l’inadéquation politique de Mechichi et son allégeance troublante aux lobbys de la corruption au moment où le peuple tunisien et les chancelleries étrangères se demandent avec de plus en plus d’insistance où sont passées les dizaines de milliards d’euros de dons et de prêts accordés à la Tunisie depuis 2011.
Le parti islamiste Ennahdha, qui tire les ficelles du pouvoir depuis dix ans, tout en cherchant à faire accréditer l’idée qu’il n’y est pour rien, devrait avoir le courage politique de nommer un gouvernement et de montrer au peuple tunisien et à la communauté internationale qu’il est capable de gouverner le pays et de le faire sortir de la crise.
Etant le premier parti à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Ennahdha devrait assumer ses responsabilités et s’exposer clairement et franchement au verdict du peuple et de l’histoire.
Ennahdha ne veut pas assumer la responsabilité de sa gouvernance calamiteuse
Le précédent créé par le président de la république feu Béji Caïd Essebsi et perpétué par son successeur Kais Saied de choisir eux-mêmes les chefs de gouvernement a permis à Ennahdha et son président Rached Ghannouchi de diriger le pays sans assumer la responsabilité de sa gouvernance calamiteuse et de sa déprédation systématique du trésor public et de l’économie nationale.
Monsieur le président Kais Saied, au point ou nous en sommes et pour prouver une fois pour toutes l’inadéquation du régime politique instauré par la constitution de 2014 et l’incompétence d’Ennahdha, laissez ce parti choisir lui-même le chef de gouvernement et nommer les ministres.
Vous la feriez ainsi sortir de la pénombre dont il a usé perfidement pour mener le pays à la ruine et donneriez ainsi l’estocade finale à cette supercherie de l’islam politique comme vecteur de démocratie et de développement.
Comme Bourguiba a su agir avec intelligence et son talent politique incontestable pour vacciner la Tunisie contre le collectivisme, à votre tour de vacciner notre pays contre le régime parlementaire et l’islam politique et ses laquais aussi serviles qu’incompétents.
* Ancien ambassadeur au Japon et en Allemagne.
Articles du même auteur dans Kapitalis :
Kaïs Saïed s’efforce de libérer la diplomatie tunisienne de l’emprise islamiste
Dialogue national : L’UGTT ne doit pas se porter au secours d’Ennahdha
Tunisie : nouvelles palabres dans un pays au bord de la faillite
Donnez votre avis