Pour une classe politique complètement déconsidérée et qui a perdu toute crédibilité aux yeux des électeurs, souvent roulés dans la farine et trompés par leurs électeurs, tous les moyens, et les plus sales, sont bons pour affaiblir celle d’entre eux qui, malgré ses excès, continue de caracoler en tête des sondages d’opinion : la tonitruante présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi.
Dans une note qu’il nous a fait parvenir hier, lundi 14 juin 2021, ce parti attire notre attention sur des éléments exclus de ses rangs en 2016 et 2018, qui se font toujours passer pour des membres du bureau politique du PDL et utilisent des documents falsifiés pour inviter les journalistes à une conférence de presse, dont on imagine aisément qu’elle est destinée à brouiller l’image du parti et de sa présidente, en faisant accréditer dans l’opinion la fameuse fable des divisions et des luttes intestines.
C’est classique, et le parti islamiste Ennahdha a toujours recouru à ce subterfuge, trouvant à chaque fois de petits «traîtres» pour exécuter ses basses manœuvres, pour semer la zizanie parmi les partis adverses qui lui tiennent la dragée haute. Et c’est le cas aujourd’hui du PDL, qui rejette toute idée de consensus avec les Frères musulmans et ne cesse d’affirmer haut et fort que la Tunisie, aujourd’hui empêtrée dans une grave crise générale, ne saurait se remettre sur pied si elle ne parvient pas à chasser les islamistes du pouvoir qu’ils squattent depuis 2011. Ce qui fait d’Abir Moussi «la femme à abattre» du moment. Et espérons que cette expression restera toujours au sens figuré, car avec ces gens-là, on doit s’attendre à tout. Et surtout au pire.
Cela dit, la manœuvre pourrait bien être aussi l’oeuvre de la famille dite libérale, progressiste, centriste, et patati et patata, dont tous les ténors, réels ou présumés, se trouvent être marginalisés par une peu commode Abir Moussi, une vraie tête dure qui refuse tout compromis avec le système.
I. B.
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