Au lendemain de son limogeage de poste de ministre de la Santé publique, Faouzi Mehdi y a réagi via un statut Facebook, où il a notamment affiché beaucoup de sérénité, lui qui a continué à assumer ses responsabilités jusqu’au bout malgré la pression exercée sur lui par son chef de gouvernement lui-même, pour des raisons clairement politiques.
«Mes trois décennies de service militaire m’ont appris que toute mission a un début et une fin, et que je ne dépose pas mon arme ni ne quitte ma position qu’après en confier la garde à celui qui prendra la relève», a-t-il écrit, ajoutant qu’il a appris la décision de son limogeage à travers les médias. Ce qui en dit long sur l’ingratitude, le très mauvais sens de la communication et le leadership désastreux du chef du gouvernement, Hichem Mechichi.
«J’ai travaillé au ministère de la Santé avec l’esprit du ministre, l’éthique du médecin et l’honneur du soldat, et je ne me suis pas laissé attirer par la politique et ses vicissitudes. Comment aurait-t-elle pu m’attirer alors que je vois quotidiennement son sable mouvant engloutir le pain des gens et leur vie !», a également écrit M. Mehdi, non sans philosophie et en insinuant que les dessous de son limogeage sont d’ordre politique.
Faouzi Mehdi n’a pas été exempt de tout reproche lors de la période qu’il a passée à la tête du département de la Santé. Loin de là ! Mais force est de constater qu’il n’a jamais bénéficié de la confiance ni du soutien de la présidence du gouvernement. D’ailleurs, il y a quelques mois, Mechichi a même voulu le mettre à l’écart dans le cadre du remaniement ministériel (bloqué finalement par le président de la république).
Au bout du compte, en le limogeant, Mechichi l’a surtout libéré du poids de l’échec de ce gouvernement hautement incompétent.
Rappelons que le limogeage de Faouzi Mehdi est arrivé suite à l’échec cuisant de la journée portes ouvertes de vaccination contre la Covid-19 programmée, hier, par le ministère de la Santé. Un échec dont le ministère de l’Intérieur (dirigé actuellement, par intérim, par le chef du gouvernement lui-même) devrait pourtant en assumer une grande part de responsabilité, en raison de la passivité très étrange des forces de l’ordre, qui auraient pu et dû arranger les choses rapidement, suite au désordre (largement gérable) enregistré dans plusieurs centres consacrés à l’événement.
Cherif Ben Younès
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