Obligé de mettre fin à son programme de farniente dans un palace de Hammamet, Hichem Mechichi tente de rattraper le coup en multipliant les déplacements inutiles, juste pour la parade. Mais il doit désormais composer avec la colère des Tunisiens qui vont l’accueillir avec des cris bien sonores «dégage!» (vidéo).
C’est à ce type d’accueil que le chef du gouvernement a eu droit aujourd’hui, samedi 24 juillet 2021, à la délégation de Nadhor, gouvernorat de Zaghouan, où il était venu inspecter la marche de l’opération de vaccination. Il a parlé de l’«épopée de la guerre contre la pandémie», qualifiée de la «mère des batailles» (sic!), sachant que la population tunisienne vaccinée reste relativement faible : moins de 10% des citoyens ont reçu le double vaccin réglementaire. Et si les aides sanitaires internationales (équipements, vaccins, etc.) ont afflué en Tunisie, en provenance de nombreux pays frères et amis, M. Mechichi n’a aucun mérite dans cette opération.
Après avoir tout raté dans cette guerre depuis son arrivée à la Kasbah et fait limoger cette semaine le ministre de la Santé Dr Faouzi Mehdi pour lui faire porter le chapeau de son propre échec dans ce domaine, le chef de gouvernement sait qu’il est en sursis et cherche seulement à tirer bénéfice de la suite, sachant qu’on a déjà atteint le fond et qu’on ne peut maintenant que remonter la pente. Et cela les Tunisiens le savent, dont des dizaines ont accueilli son cortège aujourd’hui à Nadhor avec de retentissants «dégage!» amplement mérités.
Ce sera là, on l’imagine, le traitement auquel il aura droit au cours les prochains jours, à moins qu’il ne décide d’arrêter ces visites de terrain et renoue avec ses habitudes à Hammamet. Il est vrai qu’il fait très chaud et que les palaces climatisés ont quand même beaucoup de charme.
I. B.
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