Alors que le pays traverse une période transitoire, déclenchée le 25 juillet avec l’application de l’article 80 de la constitution, une nouvelle polémique autour de l’impunité éclate aujourd’hui. En effet, la juge qui a été arrêtée hier, mardi 10 août 2021, en possession de plus de 420 millions d’euros et de 36.000 dinars, dans sa voiture, a déjà été remise en liberté !
La juge en question a nié le fait que cette somme lui appartienne et a assuré qu’elle ignorait également la valeur de cet argent, affirmant qu’elle faisait une faveur à quelqu’un en le transportant.
La Chambre criminelle de la Cour d’appel de Monastir s’est, quant à elle, simplement fiée aux dires de la suspecte et l’a visiblement crue sur parole, puisqu’elle l’a maintenue en liberté et s’est contentée de lui interdire de voyager, malgré la gravité des soupçons !
En effet, selon la Douane tunisienne, cette arrestation intervient suite à des informations portant sur un réseau de trafic de devises auquel appartiendrait cette juge.
Il va sans dire que si le suspect était un «citoyen ordinaire», il aurait été maintenu en garde à vue pendant l’enquête, ne serait-ce que pour l’empêcher de contacter ses éventuels complices.
Un sujet connexe pose, encore une fois, problème : celui de l’immunité. Comme les députés et les avocats, les juges bénéficient d’une immunité, qui ouvre forcément la voix à l’impunité, même dans le cadre d’affaires qui n’ont rien à avoir avec la profession de ceux qui en bénéficient. A quand l’abolition de tout type d’immunité en Tunisie pour une vraie égalité entre les citoyens ?
C. B. Y.
Monastir : La garde douanière intercepte une juge en possession d’1,5 million de dinars en devises
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