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Tunisie : Nabil Hajji exclut la reprise de l’Assemblée actuelle

«Je ne suis pas un député gelé, mais je me considère désormais comme un ancien député», a indiqué l’élu Attayar Nabil Hajji, tout en estimant que le reprise de l’Assemblée, dont les travaux sont gelés depuis le 25 juillet, n’est plus possible.

Intervenant, ce mercredi 11 août 2021, à l’émission Midi Show sur Mosaïque FM, Nabil Hajji a précisé que le maintien de l’Assemblée dans sa composition actuelle pourrait nuire au président de la république, Kaïs Saïed : «Il se suiciderait politiquement», a-t-il lancé, en rappelant que la fin du parlement était prévisible, ne serait-ce que par les différents abus qui y ont été enregistrés et la colère des citoyens, qui ont appelé à plusieurs reprises à sa dissolution et en affirmant que le président Saïed a pris les choses en main afin de satisfaire les revendications du peuple.

Le député suspendu, qui affirme néanmoins que les décisions du président ne sont pas conformes à la constitution et n’entrent pas dans le cadre de l’article 80, bien qu’elles étaient nécessaires pour sortir la Tunisie de la crise, a ajouté qu’une plénière pourrait être organisée pour une auto-dissolution de l’Assemblée : «Quant à l’histoire des démissions des députés, il faut savoir que peu importe le nombre de démissionnaires, cela ne mènera pas à une dissolution automatique du parlement comme l’ont indiqué certains. La loi électorale ne prévoit pas cela, on parle plutôt d’élections partielles».

Sur un autre plan, le député a appelé le président à présenter une feuille de route afin que le peuple et les partis comprennent quel chemin prend la Tunisie, après cette phase d’organisation temporaire des pouvoirs publics : «Après 20 jours de l’annonce des mesures exceptionnelles, il n’y a toujours pas eu de nomination de chef du gouvernement et aucun conseil ministériel n’a été organisé. Et ceci n’est pas normal, nous devons savoir et comprendre vers où nous avançons, sachant que le 25 juillet marque un tournant dans le pays et il nous mènera soit vers le meilleur, soit vers une dictature… ce que nous ne souhaitons pas, mais les choses doivent être claires et c’est au président de nous expliquer», a-t-il ajouté.

Nabil Hajji a également réitéré son soutien à la lutte contre la corruption, et a appelé dans ce sens à la suspension des vacances judiciaires afin que les magistrats puissent se pencher sur les différents dossiers, notamment le rapport de la cour des comptes : «Nous appelons également au droit à un procès équitable pour tous et à une lutte sérieuse contre la corruption».

Y. N.

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