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Hédi Timoumi et Soufiane Ben Farhat remportent le Comar d’or du roman

La cérémonie officielle de remise des prix Comar du roman tunisien dans les deux langues, arabe et français, décernés par les Assurances Comar, s’est déroulée hier soir, samedi 4 septembre 2021, à l’hôtel Concorde aux Berges du Lac à Tunis. Les Comar d’or ont été remportés par Hédi Timoumi, pour son roman « L’apocalypse des Hachichine » (éd. Miskiliani Edition) et Soufiane Ben Farhat pour « Le chat et le scalpel » (éd. Nirvana).

Par Imed Bahri

Protocole sanitaire oblige, la cérémonie, qui devait se dérouler initialement fin avril dernier et a dû être reportée de plusieurs mois, s’est déroulée dans la terrasse de l’hôtel, en plein air, avec les règles de distanciation requises pour ce genre de rassemblement. Elle s’est déroulée en présence du ministre des Affaires culturelles Habib Ammar, et de Hakim Ben Yedder, président directeur général des Assurances Comar et Lotfi Ben Haj Kacem, président du comité d’organisation du prix, d’un parterre d’écrivains, d’éditeurs et de journalistes.

La soirée était sobre mais chaleureuse au cours de laquelle la parole a été, surtout, donnée aux lauréats qui se ont fait part aux présents de leur joie, de leur émotion et de leurs préoccupations d’écrivains. Toute la place était laissée à la littérature et, particulièrement, à l’art du récit, que les prix Comar cherchent à promouvoir en Tunisie, et qui y sont parvenus, puisque, depuis leur création il y a 25 ans, les membres du jury successifs ont eu à lire et à examiner 561 romans en arabe et 291 romans en français.

Habib Ammar remettant son prix à Hedi Timoumi.

Cette année, la cuvée était de bonne facture, avec 44 romans en arabe et 18 en français, ce qui a compliqué la tâche des deux jurys, la concurrence étant rude entre des romanciers de tous âges, jeunes loups ambitieux qui rêvent de changer le monde et jeunes retraités qui ont enfin de temps de poser un regard apaisé et calme sur la vie, les hommes et le monde tel qu’il va. Et quel meilleur véhicule pour une telle réflexion philosophico-poétique que le roman, réceptacle de toutes les passions, de toutes les angoisses et de toutes les folies.

«Cette année encore, et après de longues discussions passionnées, mais objectives, car fondées sur des critères pertinents, nous avons fini par nous mettre d’accord sur les romans qui figureraient au palmarès, sans toutefois un pincement au cœur et un tiraillement au niveau de la conscience. Comme d’ailleurs cela se produit dans le cadre des concours au niveau très relevé comme celui des Prix Comar du roman», ont indiqué les membres du jury en conclusion de leur rapport des délibérations.

Soufiane Ben Farhat recevant son prix des mains de Hakim Ben Yedder.

Nous reproduisons, ci-dessous, les lauréats du 3 prix Comar du roman tunisien de langue française pour cette année 2021…

Prix Découverte : « Cassure obligée » de Hamdi Oualid 

C’est le récit d’une rencontre qui se développe, se ramifie de manière étonnante et se déploie en trois volumes, correspondant à trois moments d’une vie où l’accélération des événements et le désordre des sentiments mènent le lecteur, de suspense en rebondissement, dans les développements d’une narration alerte, concise et bien maîtrisée.

Ce roman révèle un jeune romancier à qui l’âme humaine et ses contradictions n’a pas de secrets.

Prix spécial du Jury : « Adieu maman ! Redites-moi la vie » de Tahar Ben Meftah

C’est un roman bien structuré, qui tient le lecteur en haleine, soutenant une tension qui mobilise l’esprit et le cœur et qui génère une émotion permanente, jusqu’à l’instant fatal de l’ultime estocade. Ses personnages, marqués du sceau du malheur et tiraillés par la peur de l’échec, sont campés selon des procédés empruntés à la peinture.

Comar d’or : « Le chat et le scalpel » de Sofiane Ben Farhat

C’est un récit qui évoque les conséquences atroces de la révolution tunisienne de 2011, mais s’en écarte aussitôt, pour s’abandonner à l’investigation du moi secret et à l’évocation de la mémoire apaisée dans les interstices d’un présent tumultueux et violent. Le roman brille aussi par son écriture imagée et poétique qui suggère plus qu’elle ne dit.

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