En Tunisie, personne ne peut arrêter les manifestations et la contestation. Bourguiba et Ben Ali, les Frères assassins, leurs milices et leurs terroristes, s’y ont essayés et ils en ont tous été incapables. Pourtant, il se trouve toujours des «flics» stupides pour croire qu’ils peuvent faire taire ces berbères, libres et rebelles depuis la nuit des temps.
Par Mounir Chebil *
Le 2 septembre 2021 à Kaboul, la capitale du pays des égorgeurs des femmes, des femmes ont organisé un rassemblement pour demander leur droit au travail. Peut être étaient-elles surveillées, mais le rassemblement n’a pas été dispersé ni par la police ni par une milice quelconque. Ces manifestantes n’ont été ni brutalisées ni agressées. Elles n’étaient même pas insultées. Aucun moyen d’information du monde n’a rapporté le contraire.
Le 1er septembre 2021, une manifestation est organisée devant le théâtre municipal dans la capitale tunisienne, pour appeler à lever le voile sur les affaires des crimes d’Etat commis contre les martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. La manifestation a été violemment réprimée par la police.
La police agresse des femmes que Bourguiba a fait reines
Les manifestants, qui réclamaient qu’on arrête les commanditaires connus de tous pour être dans le giron d’Ennahdha, ont été dispersés brutalement. Dans la capitale du «printemps arabe», de la démocratie, et bientôt de la démocratie participative, de la liberté, de la dignité, des droits de l’homme, la police est intervenue d’une manière arrogante et brutale. Celle-ci a dispersé le rassemblement, molesté avocats, journalistes et militants des droits de l’homme. Elle a aussi agressé des femmes que Bourguiba a fait reines. Les Talibans étaient à Tunis. Qui les a invités devant le théâtre municipal à Tunis ce jour-là ?
Parce que les islamistes sont impliqués, ce dossier doit rester dans les sous-sols du palais de justice. Les Américains et les Qataris tiennent à ce que l’affaire traîne à l’infini dans le labyrinthe du palais de justice où Monsieur K. de Franz Kafka s’est usé et s’est perdu avant de se voir tuer dans une forêt hors de la ville.
Donc, personne ne doit parler de l’affaire Bélaïd. Il ne faut pas déranger nos chers Frères assassins. Alors que, quand Bélaïd était dans l’arène à combattre les islamistes et la dictature de Ben Ali, les professeurs constitutionnalistes n’osaient même pas critiquer, devant leurs étudiants, les excès présidentialistes de la constitution tunisienne. Quand après 2011, Bélaïd haranguait, sans relâche, les Frères assassins et leurs crimes, certains ont brillé par le silence. Un silence qui les a fait rois.
La Tunisie ne sera jamais intégriste
En Tunisie, personne ne peut arrêter les manifestations et la contestation. Bourguiba et Ben Ali, les Frères assassins, leurs milices et leurs terroristes, en avaient été incapables. Les Tunisiens sont berbères, libres et rebelles. Ils l’ont été depuis la nuit des temps. Les Arabes ont mis plus de soixante dix ans pour conquérir la Tunisie berbère, alors qu’il ne leur a fallu qu’un mois pour dominer l’Egypte. Pour les autres pays arabes ils n’ont fait que s’y promener.
Fadhel Sassi assassiné à l’avenue de Paris en 1984, et Chokri Belaïd lâchement assassiné devant sa maison tout comme Mohamed Brahmi, sont dans nos cœurs. Même si la police de la démocratie nous les arrache, leur mémoire se transmettra de générations en générations.
Malgré la police, Ennahdha, tous ses alliés, parents et proches, la Tunisie ne sera jamais intégriste et vive Bourguiba qui l’en a immunisé, et nos femmes seront toujours sur les barricades de la liberté pour porter le vent de l’émancipation jusqu’à Kaboul.
* Haut cadre de la fonction publique à la retraite.
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