Mohamed Goumani le député Ennahdha, qui préside la Commission de gestion de la crise politique au sein de ce parti islamiste, a évoqué ce mercredi 22 septembre 2021, l’éventualité d’une démission de Rached Ghannouchi de la présidence de l’Assemblée...
Intervenant sur Express FM, Mohamed Goumani, a réaffirmé son opposition aux mesures exceptionnelles du 25 juillet, en affirmant que le président de la république continue à se renfermer sur lui même et refuse tout dialogue tout en prenant des décisions individuelles et qui vont contre les dispositions de la constitution .
Il a ajouté que le discours de Kaïs Saïed tenu à Sidi Bouzid avant-hier, n’a fait que compliquer la situation, dit-il, en affirmant que le parti Ennahdha s’oppose à ses mesures exceptionnelles et à leurs prolongation ainsi qu’à l’amendement de la constitution .
«Certains ont proposé l’éventualité de changer l’agenda du parlement notamment dans les priorités et œuvrer pour plus de coordination avec le président de la république et le chef du gouvernement, mais après son dernier discours, le chef de l’État a mis en colère plusieurs Tunisiens et politiciens, à l’instar de Moncef Marzouki (ancien président provisoire qui a appelé à destituer Kaïs Saïed et à le juger, Ndlr )», a-t-il ajouté.
Pour Goumani, il est important de lancer un dialogue avec toutes les parties, à l’instar de l’Assemblée en affirmant que les députés doivent prendre leurs responsabilités et s’unir pour trouver une solution après les vacances annuelles parlementaires : «Les députés peuvent se réunir à distance selon la loi mais il est préférable que le parlement reprenne ses travaux sur la base d’un accord, sachant que toutes les démissions déposées par les élus ne peuvent être officiellement validées qu’à la reprise de l’Assemblée . Aussi, le dialogue demeure le seul outil qui permettra de sortir la Tunisie de cette impasse pour parvenir à un accord sur les éventuelles réformes de la loi électorale et du système ainsi qu’à la possibilité de mettre en place des législatives anticipées», a-t-il encore lancé.
Le dirigeant du parti islamiste a également répondu à une question relative à une éventuelle démission de Rached Ghannouchi de la présidence de l’Assemblée, et de répondre : «Si cela va dans le sens des négociations, pour sortir le pays de la crise et ce, dans les meilleures conditions avec le retour du parlement, Rached Ghannouchi pourrait quitter la présidence de l’Assemblée, soit en démissionnant de son propre gré, soit via les moyens légaux en vigueur».
Il a aussi ajouté que Rached Ghannouchi a affirmé qu’il ne compte pas se présenter à la présidence du parti islamiste : «Il a répété à plusieurs reprises, que conformément au règlement du parti , qui lui interdit de se présenter à un 3e mandat, Ghannouchi ne se présentera pas pour présider Ennahdha», a ajouté Goumani, en annonçant que des réformes seront menées au sein dudit parti en réaction «à la colère des électeurs et des Tunisiens» …
Y. N.
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