Rappelés à leur dimension de «zéro virgule» par Kaïs Saïed, qui refuse à juste titre de les rencontrer ou de dialoguer avec eux, des «particules» nuisibles se sont ligués contre lui et se sont jetés dans les bras de l’UGTT, pour essayer de la remonter contre le président de la république et la pousser à lancer de nouveaux mouvements sociaux dans le but de gripper davantage une machine économique déjà grippée et accélérer la chute du locataire du palais de Carthage, quitte à ce que, entre-temps, la Tunisie sombre dans le chaos.
Par Ridha Kéfi
Ils se fendent en communiqués faussement catastrophés, multiplient les conclaves pour nouer de nouvelles et éphémères alliances, s’agglutinent aux médias pour faire des déclarations outrées, la main sur le cœur et la mine défaite, un adjectif qui, soit dit en passant, leur ressemble beaucoup au point d’en être devenu leur seconde peau…
Vomis par leurs compatriotes pour leurs trahisons d’hier et leurs turpitudes d’aujourd’hui, ils se sentent à l’étroit dans une scène politique où l’air se fait rare, presque entièrement pompé par un président de la république qui vole de triomphe en plébiscite. C’est à peine s’ils n’insultent pas le peuple et n’en appellent pas ouvertement aux pressions internationales pour étouffer une Tunisie qui désormais les déteste et les méprise. Certains, chez qui la traîtrise est une seconde nature, l’ont d’ailleurs déjà fait, sans regret ni état d’âme. Ils espèrent ainsi compliquer la tâche de Kaïs Saïed et déboulonner son immense statut, qui occupe tout l’espace et les asphyxie, dans l’espoir de se remettre en selle.
Ces faux-culs qui ont détruit la Tunisie
Ils, ce sont les partis surnommés «zéro virgule», par allusion à leurs maigres scores à toutes les précédentes élections. Des zombies politiques qui bougent encore, mais qui puent déjà la décomposition avancée.
Ils s’appellent Moncef Marzouki, Ahmed Nejib Chebbi, Ghazi Chaouachi, Fadhel Abdelkefi, Yadh Elloumi, Ahmed Safi Saïd, Ridha Belhadj, Lotfi Mraihi et autres Mohamed et Samia Abbou, tous de serviles larbins de Rached Ghannouchi. Ils n’ont pour la plupart jamais remporté une vraie élection et ceux d’entre eux qui ont siégé sous la coupole de l’Assemblée le doivent à un mode de scrutin taillé sur mesure qui permet à des margoulins, des corrompus, des contrebandiers et des repris de justice d’accéder à la représentation nationale en recueillant quelques milliers de voix seulement, parfois achetés avec de l’argent.
Pour ces faux culs, qui ont tous été associés, à un moment ou un autre et à des degrés divers, à la gestion des affaires du pays au cours des dix dernières années, en s’associant notamment au parti islamiste Ennahdha auquel ils ont pardonné tous les abus voire tous les crimes aux dépens de leur pays qu’ils ont réussi (et avec quelle maestria!) à totalement transformer, en plus mal bien sûr, au point d’en faire, en une seule décennie, un véritable enfer pour ses habitants comme pour ses visiteurs qui se font d’ailleurs de plus en plus rares.
Ainsi, la Tunisie qui, au milieu des années 1990, sous la dictature de Zine El-Abidine Ben Ali, était considérée par ses partenaires étrangers comme un pays bien tenu et classé par les agences internationales dans la catégorie des pays pré-émergents, a rejoint aujourd’hui celle des pays en voie de… sous-développement qui survivent grâce à la mendicité internationale.
Une classe politique laxiste, opportuniste et irresponsable
Entre-temps, la démocratie d’opérette mise en place par ces margoulins a installé une sorte de foire d’empoigne où la gabegie le dispute à l’arrogance et où l’économie, battue en brèche, a fini par céder sous les coups de boutoir des désordres sociaux quasiment administrés par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), une organisation syndicale enivrée par sa puissance et confortée dans ses dépassements par une classe politique laxiste, opportuniste et irresponsable.
Lorsque des dirigeants politiques n’osent même pas faire face aux errements de Noureddine Taboubi et de sa bande et se mettent même à quatre pattes à ses pieds, se bousculant à son portillon, acceptant tous ses dérapages et fermant les yeux sur ses errements, dans l’espoir d’avoir son soutien, le jour J., pour obtenir un poste politique ou pour simplement garder celui qu’ils ont, que peut-on attendre sinon l’accélération de la chute de la machine de production et, ses conséquences, la déroute financière, le surendettement, la ruine de l’économie et l’effondrement des services publics ?
Conscients de leur insignifiance au regard des Tunisiens, qui les ont vomis, ces acteurs politiques dont l’incompétence et l’arrogance n’ont d’égal que la mauvaise foi et la déchéance morale, persévèrent dans leur auto-aveuglement.
Une démocratie d’opérette pour de parfaits imposteurs
Rappelés à leur dimension de «zéro virgule» par Kaïs Saïed qui refuse de les rencontrer ou de dialoguer avec eux, conscient qu’il est de leur inanité et de leur futilité, ils se sont tous ligués contre lui et se sont jetés à nouveau dans les bras de Taboubi et de sa bande, pour essayer de les remonter contre le président de la république et les pousser à lancer de nouveaux mouvements sociaux dans le but de gripper davantage une machine économique déjà grippée et accélérer la chute du locataire du palais de Carthage, quitte à ce que, entre-temps, le pays sombre dans le chaos.
Ces margoulins qui se disent inquiets pour la démocratie, les droits et les libertés, mis à mal par un Kaïs Saïed, qui a compris qu’il ne pourra réformer le pays en s’alliant à ceux qui ont causé sa perte, ont tous, très courageusement et très opportunément, omis de s’émouvoir pour la démocratie, les droits et les libertés lorsque ce même Taboubi et sa bande se sont permis de tripatouiller le règlement intérieur de l’organisation syndicale pour faire sauter le verrou de la limitation des mandats – respecté par tous leurs prédécesseurs – et s’éterniser ainsi à la tête de l’UGTT.
Cela s’est passé il y a quelques semaines, et ils ont tous fait semblant de n’en avoir rien su, rien vu et rien entendu. Ils ont très courageusement avalé la langue, fermé les yeux et laissé faire, s’interdisant même une petite phrase d’indignation pour la forme ou pour montrer qu’ils ont encore, tout de même, quelques principes.
Des faux-culs, vous dis-je, dont on ne peut rien attendre de bon pour soulager les douleurs de ce peuple toujours trompé et trahi mais jamais résigné, le libérer de ses démons et le replacer sur l’orbite du développement et du progrès. Par leur agitation malsaine actuelle, ils ont définitivement perdu l’estime de leurs compatriotes et se sont jetés eux-mêmes dans la poubelle de l’histoire. Bon débarras !
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