Extrait du carnet de voyage d’une jeune étudiante française à Tunis. La visite au village arabo-andalous de Sidi Bou Saïd, dans la banlieue nord de la capitale, s’imposait évidemment comme un détour obligé.
Par Besma El Kahky
Découvrir la Tunisie, c’est s’initier à une richesse patrimoniale sans pareil. Parmi les nombreuses villes visitées durant mes premiers jours dans le pays natal de ma mère, il y a bien évidemment l’incontournable Sidi Bou Saïd. Non loin de la capitale, à seulement une vingtaine de kilomètres. Sa particularité réside dans sa magnifique architecture et ses maisons peints en bleu (pour les portes, les fenêtres et les moucharabiehs) et blanc (pour les murs et les terrasses rutilantes sous le soleil de la Méditerranée).
La visite et la promenade dans les ruelles en pentes de ce village ensoleillé est une aubaine pour toutes les personnes souhaitant découvrir l’âme de la Tunisie, ses atmosphères poétiques et ses parfums particuliers, dont le jasmin reste l’emblème.
Un lieu propice à la méditation mystique
Le village tient son nom du saint et grand savant Abou Saïd El-Béji, originaire de la ville de Béja, ayant vécu entre 1160 et 1231. Une zaouïa (à la fois mausolée et édifice religieux musulman soufi) est érigée en sa mémoire où sont organisés des rituels mystiques ponctués de chants liturgiques. Une kharja (parade rituelle) est organisée dans le village chaque année pour immortaliser la mémoire de Saïd El-Béji, qui avait élu domicile dans ce lieu propice à la méditation mystique.
À l’époque des Phéniciens, le village, qui surplombe Carthage et la baie de Tunis, servant ainsi de promontoire à grande valeur stratégique, avait pour rôle de protéger cette métropole de l’antiquité, dont la marine marchande a sillonné la Méditerranée et les côtes africaines, et dont l’un des généraux, Hannibal Barka, avait attaqué Rome et fit le siège de cette ville avant d’être battu et de mourir en exil quelque part sur la côte est de la Méditerranée. Candidate à l’inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, à l’instar de sa voisine Carthage, Sidi Bou Saïd attire de nombreux touristes du monde entier. Un peu moins certes durant la crise de la pandémie de la Covid-19 qui a ralenti le rythme des dessertes aériennes et compliqué les procédures de voyage avec les tests PCR et les obligations d’isolement pendant une semaine après l’arrivée, mais les visites ne sauraient tarder de reprendre à leur rythme d’avant la crise.
Les lieux à visiter
Parmi les lieux dont la visite s’impose dans ce village, on peut citer, outre le mausolée de Sidi Bou Saïd, le fameux Café des Délices chanté par Patrick Bruel, Art Café, le célèbre café des Nattes situé à l’entrée ou encore le Palais du baron d’Erlanger qui abrite le Centre des musiques arabes et méditerranéennes (CMAM), et plusieurs galeries de peinture. La marina située en contre-bas de la colline mérite aussi le détour, ainsi que les nombreux restaurants gastronomiques servants les spécialités locales.
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