Le directeur de l’Institut Pasteur de Tunis (IPT), Hechmi Louzir, a démenti les informations rapportées par des médias américains sur l’existence d’un laboratoire en Tunisie impliqué dans des expériences brutales et inhumaines sur des chiens.
M. Louzir a, par ailleurs, assuré, dans une déclaration accordée à Mosaïque FM, que les expérimentations qui ont eu lieu sur des chiens à l’Institut Pasteur entrent dans le cadre des recherches scientifiques sur la leishmaniose viscérale et qu’elles ont été menées dans le respect de l’éthique scientifique et sans l’adoption de méthodes brutales comme l’indiquent les rapports médiatiques en question.
Et d’ajouter que lesdites expériences ont été financées par deux institutions concernées par la recherche médicale, à savoir l’entreprise l’américaine NIH et la britannique Wellcome Trust, qu’elles ont été supervisées par trois équipes dans le monde, dont une aux États-Unis, une autre en Grande-Bretagne, et une troisième équipe en Tunisie à l’Institut Pasteur de Tunis.
La recherche qui a été lancée en 2018, et dont les résultats ont été récemment publiés, vise à en savoir davantage sur la transmission de la maladie de la leishmaniose viscérale aux enfants, selon le médecin, qui a, dans le même contexte, expliqué que le choix de la Tunisie vient de plusieurs considérations, dont la présence du parasite qui cause la maladie en Tunisie, en plus du fait que l’IPT possède les techniques nécessaires pour être utilisées dans la recherche.
«A toutes les époques, les scientifiques mènent des expériences sur les animaux pour parvenir à inventer des traitements qui permettent de sauver les vies des être humains et des animaux. C’est fréquent et normal, et nous ne sommes pas là pour maltraiter les animaux, bien au contraire. Le vaccin contre la Covid-19 que nous avons été des millions à recevoir a d’ailleurs été testé sur des singes, et c’est le cas de bien d’autres vaccins. Les chiens n’ont pas été maltraités et une équipe de vétérinaires a même été présente pour prendre soin d’eux. Ils sont tous en vie, vont bien et leurs cordes vocales n’ont pas été sectionnées», a développé le responsable.
Notons que la leishmaniose viscérale, également connue sous le nom de kala-azar, ou de fièvre noire, est la forme la plus grave de leishmaniose. Il s’agit d’une maladie causée par un parasite du genre Leishmania, qui est le deuxième plus grand tueur dans le monde, après le paludisme, avec de 20 000 à 30 000 décès estimés dans le monde chaque année.
Le parasite migre dans les viscères comme le foie, la rate et la moelle osseuse, et en l’absence de traitement, aboutit presque toujours à la mort du mammifère hôte. Parmi les symptômes de la maladie, il y a la fièvre, l’amaigrissement, l’anémie, l’hépatomégalie et la splénomégalie.
C. B. Y.
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