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Tunisie – Domaines de l’État : La révolution est-elle en marche ?

Mohamed Rekik veut appliquer les instructions présidentielles.

Lors de sa visite à la direction générale des immeubles agricoles, le ministre des domaines de l’État a recommandé, comme tous ses prédécesseurs, la bonne réhabilitation des biens domaniaux, comme si cette mission était à ce point complexe, difficile ou impossible. Depuis le temps qu’on recommande et qu’on n’y arrive pas…

Mohamed Rekik, ministre des domaines de l’État et des Affaires foncières a effectué avant-hier, mardi 26 octobre 2021 une visite de travail à la direction générale des immeubles agricoles relevant de son département, accompagné du chef de cabinet, Nabil Abidi.

Le ministre a souligné, lors de sa visite, l’importance à redonner l’espoir aux jeunes ainsi que les catégories démunis à travers la mise à leur disposition d’un patrimoine foncier en insistant à trouver le cadre juridique approprié dans les plus brefs délais en coordination avec les ministères concernés. Il s’inscrit ainsi dans le droit fil des préconisations du président de la république Kaïs Saïed qui a toujours eu une pensée particulière pour les jeunes diplômés chômeurs qui furent parmi les animateurs de sa campagne électorale et qui sont toujours parmi ses plus fervents soutiens.

Reste que l’utilisation des domaines de l’État pour aider les jeunes diplômés chômeurs ou leur permettre de disposer d’un moyen de subsistance n’est pas économiquement évident, car ces jeunes ne disposent pas des moyens financiers et des garanties nécessaires pouvant leur permettre d’avoir, par exemple, l’aide des banques pour démarrer d’éventuels projets. Il y a, à l’évidence, des solutions à trouver pour que les biens de l’État soit préservés et bien exploités, et ne soient pas sacrifiés sur l’autel d’une vague… promesse électorale présidentielle.

Cela fait des années que l’on parle d’aider les jeunes diplômés chômeurs à démarrer des projets et les initiatives dans en ce sens dépassent rarement la phase de l’effet d’annonce. M. Rekik a donc vraiment du pain sur la planche… Ses équipes doivent sortir des sentiers battus et faire preuve d’imagination.

Par ailleurs, le ministre a aussi pris connaissance de l’état des lieux des principaux dossiers et problématiques foncières, en mettant l’accent sur la nécessité de renforcer le contrôle préalable et postérieur dans le but d’offrir toutes les conditions nécessaires aux exploitants à titre de location des terres domaniales agricoles dans le cadre des sociétés de mise en valeur domaniale agricole (SMVDA) ou autres cadres contractuels, dans une limpide allusion aux cas de corruption dans la location de ces terres évoqués récemment par le président Saïed.

A la fin de la visite, M. Rekik s’est réuni avec les fonctionnaires de la direction générale des immeubles agricoles et a loué leurs efforts pour la sauvegarde du bien public tout en les exhortant à hausser le rythme du travail en rapport avec les dossiers dont ils ont la charge.

Le ministre a par la même occasion chargé le comité de contrôle général des domaines de l’État et des affaires foncières d’ouvrir une enquête approfondie concernant la fiabilité des procédures adoptées en rapport avec la location de la SMVDA dénommée « Ouzra 1 » située dans la délégation de Mornag du gouvernorat de Ben Arous, celle, justement, évoquée par le chef de l’État. Espérons avoir les résultats de l’enquête avant la fin du mandat de M. Rekik…

Imed Bahri

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