Remettre la Tunisie au travail, restaurer la confiance des opérateurs économiques nationaux et étrangers et s’assurer que les investissements privés annoncés soient réellement réalisés sont les principales missions de l’actuel gouvernement.
Par Amine Ben Gamra *
La Tunisie a besoin d’environ 5 à 6 milliards de dollars de prêts par an au cours des trois prochaines années et les donateurs étrangers ne se bousculent pas sur le portillon. Face à la situation d’incertitude qui y règne actuellement, ils ne semblent pas disposés à mettre la main à la poche.
Incertitude concernant l’accès aux marchés internationaux des capitaux
Pour ne rien arranger, l’agence de notation Moody’s a abaissé, jeudi 14 octobre 2021, la note souveraine de la Tunisie, passant de la note B3 à CAA1. La note CAA1 est attribuée aux pays appartenant à la catégorie de ceux présentant un risque élevé de non-remboursement de la dette. Conséquence : notre pays fait actuellement face à une incertitude concernant l’accès aux marchés internationaux des capitaux, ce qui remet en cause la capacité du gouvernement à répondre à ses besoins de financement.
Aussi le nouveau gouvernement conduit par Najla Bouden doit-il recourir à des compétences dans le domaine des finances internationales et des relations commerciales et économiques entre pays. Et qui savent comment récupérer les biens, actions et or que le clan Ben Ali possède en France, en Suisse, aux États-Unis et ailleurs. D’autant que la Tunisie bénéficie du soutien de ces pays qui, à travers des prêts et des garanties d’investissement, pourraient l’aider à se stabiliser et à relancer son économie.
Remettre les Tunisiens au travail pour relancer la croissance
Il faut, par ailleurs, renégocier les anciens contrats conclus avec les investisseurs étrangers pour l’exploration pétrolière et gazière, mieux défendre les intérêts du pays, profiter de meilleurs avantages contractuels et veiller à ce que tout cela contribue activement à sa reprise économique.
Remettre la Tunisie au travail, restaurer la confiance des opérateurs économiques nationaux et étrangers et s’assurer que les investissements privés annoncés soient réellement réalisés sont les principales missions de l’actuel gouvernement. Ce sera le test décisif pour savoir si notre pays est capable, au cours des prochaines années, de relancer son économie en berne depuis 2011.
* Expert-comptable, commissaire aux comptes, membre de l’Ordre des experts comptables de Tunisie.
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