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JCC 2021 : Avec « Papillon d’or », Bouchnak dessine un univers fantastique pour échapper à une réalité austère

Après un premier film d’horreur, Abdelhamid Buouchnak explore d’autres univers cinématographiques. « Papillon d’or » son deuxième long-métrage est en lice pour le Tanit d’or dans la compétition officielle de la 32e édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC 2021).

Par Fawz Benali

Le jeune acteur et réalisateur Abdelhamid Bouchnak revient au grand écran avec son nouveau film « Papillon d’or », trois ans après la sortie de son premier long-métrage « Dachra » (2018), un film qui a beaucoup fait parler de lui aussi bien en Tunisie qu’à étranger et avec lequel il a offert au cinéma tunisien son premier film d’horreur; le succès fut imminent puisque le film a battu le record d’entrése dans les salles de cinéma en Tunisie après avoir été présenté en première mondiale à Venise.

L’un des films favoris de la compétition officielle

On l’a connu également à la télévision avec des séries comme « Nouba » ou plus récemment « Ken ya makenech », Bouchnak explore tous les formats, tous les univers et tous les genres, de la télévision au 7e art, et de l’horreur au fantastique, sans oublier sa passion pour le théâtre.

Alors que « Dachra » avait fait sa première mondiale à Venise et avait été présenté hors compétition lors des JCC 2018, « Papillon d’or » a bel et bien trouvé sa place dans la compétition officielle des JCC 2021, il est même l’un des favoris de cette édition qui compte 11 autres films dans la catégorie des longs-métrages de fiction.

Choisi par le Centre national du Cinéma et de l’Image (CNCI) pour représenter la Tunisie dans la course aux Oscars 2022, « Papillon d’or » est autofinancé comme ce fut le cas avec « Dachra », a tenu à préciser Bouchnak lors de la projection de presse de son film dont le tournage avait commencé vers la fin de l’année 2019, interrompu à plusieurs reprises par la pandémie du Coronavirus.

Alors qu’on aurait pu imaginer qu’il continue dans la même lignée du genre « Horreur » qui l’a fait connaitre au grand public, Bouchnak sort de sa zone de confort et explore de nouveaux univers cinématographiques, réussissant toujours à surprendre. Avec « Papillon d’or » qui est en effet très différent de son précédent, Bouchnak joue avec les codes du genre fantastique pour nous raconter un drame social où les deux mondes réel et onirique se mêlent.

Un drame social dans un univers surnaturel

« Papillon d’or » raconte l’histoire de Moez (interprété par Mohamed Souissi qui joue ici son premier rôle) un policier violent qui rencontre un enfant (joué par Rayen Daoudi) à qui on a diagnostiqué une perte de vue progressive. Tous les deux entreprennent un voyage fantastique à la rencontre de personnages merveilleux à travers lesquels le réalisateur constitue un univers surnaturel et onirique pour raconter les rêves d’un enfant confronté plus tard à une réalité austère qui a fait de lui l’adulte violent qu’il est aujourd’hui.  « La vie est très complexe pour juger les gens sans connaître leur vie », souligne Bouchnak.

« Papillon d’or » est un film sur les traumatismes de l’enfance que l’on finit par trimbaler tout au long de sa vie ; un film sur les échecs, la colère et les violences familiales et conjugales, mais aussi sur le pardon et l’amour ; Car Bouchnak porte un regard tendre sur ses personnages bien qu’ils puissent nous inspirer du dégoût. « Mes personnages sont similaires à la Tunisie,  ils sont très beaux mais marginalisés et oubliés », explique-t-il.

Ce film dédié à la mémoire du danseur et chorégraphe Nejib Ben Khalfallah (décédé le 24 juillet 2020), sort le 7 novembre dans les salles de cinéma, il sera présent dans les 24 régions du pays.

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