Le député gelé Zouhair Makhlouf, condamné à un an de prison ferme avec exécution immédiate pour harcèlement sexuel et atteinte à la pudeur, a été arrêté dans la soirée du vendredi 12 novembre 2021, dans une ferme située à Nabeul.
C’est ce qu’indique le ministère de l’Intérieur dans un communiqué publié ce samedi, sans préciser le nom du concerné, mais en indiquant que les unités sécuritaires ont procédé à l’arrestation «d’un député faisant l’objet d’une condamnation dans une affaire de mœurs, prononcée par le tribunal de première instance de Nabeul».
Rappelons que cette affaire remonte à la octobre 2019, lorsque Zouhair Makhlouf était alors candidat Qalb Tounes aux législatives et n’avait pas encore siégé à l’Assemblée. Malgré une plainte déposée par la lycéenne qui l’a surpris dans son véhicule, pantalon baissé et la main tenant son sexe, la justice a tardé à intervenir et le député a pu rejoindre l’Assemblée, bénéficiant ensuite de son immunité parlementaire.
Suite aux mesures exceptionnelles décidée par le président de la république le 25 juillet, comprenant notamment le gel des activités de l’Assemblée et la levée de l’immunité des député, une première audience de Zouhair Makhlouf a été tenu le 29 octobre et le verdict est finalement tombé avant-hier.
L’association Aswat Nissa, qui a suivi cette affaire et défendu la lycéenne dès le début, s’est félicitée pour la condamnation, hier soir, pour la première fois en Tunisie, d’un député à un an de prison ferme pour harcèlement sexuel.
«Cette condamnation représente un triomphe pour le mouvement féministe en Tunisie et pour toutes les survivantes et survivants de la violence basée sur le genre, puisqu’elle met un terme à la culture d’impunité et un dévouement aux principes de la primauté de la loi et de l’égalité devant la justice», a commenté l’association, en rappelant que «cette décision judiciaire historique est l’aboutissement de deux années de lutte dans cette affaire».
Y. N.
Donnez votre avis