La Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI) et le bureau de Business France de Tunis ont organisé le 18 novembre 2021 un webinaire sur le thème : «S’implanter en France, se développer à l’international», auquel ont participé plus de 100 chefs d’entreprise.
Cette rencontre a offert l’opportunité à des intervenants d’Ernst Young Paris, de la Société Générale France, de l’UIB Tunisie et du bureau de Business France de présenter les aspects pratiques, juridiques et financiers relatifs à une implantation en France ainsi que le dispositif public d’accompagnement des investisseurs dans ce pays via Business France.
Pour de nombreuses PME tunisiennes et aussi de startups, ce choix découle d’un souci évident de s’ouvrir davantage à l’international, de profiter du label made in France et de toucher de nouveaux marchés que ce soit en Europe, dans les pays du Golfe ou en Amérique du Nord.
Le directeur général de la CTFCI a relevé d’emblée l’intérêt croissant enregistré par les entrepreneurs tunisiens sur les possibilités d’implantation en France dans le contexte actuel post Covid-19. Il faut dire d’emblée que malgré les restrictions imposées par la Banque centrale de Tunisie et également par les autorités françaises en matière d’ouverture de comptes bancaires, les entrepreneurs tunisiens ont compris les enjeux. En témoigne le classement de la Tunisie en 2020, en tant que premier investisseur africain en France et le 20e investisseur, toutes nationalités confondues.
A cet effet, Marie-Cécile Tardieu, directrice générale déléguée à Business France estime que les bouleversements intervenus dans le monde sont derrière une réflexion sur la régionalisation de la chaîne de valeurs et le renforcement des liens de coopération avec les pays de la Méditerranée du sud notamment. L’internationalisation de l’économie implique plus que jamais d’identifier les moyens devant favoriser une meilleure organisation des flux croisés des investissements et une promotion effective de partenariats croisés.
Au regard de la taille réduite du marché tunisien, estime Marie-Cécile Tardieu, la projection des PME tunisiennes vers des marchés plus massifs est porteur de plus grandes opportunités en leur permettant de bénéficier d’un marché dynamique. En effet, le plan France 2030 qui met l’accent particulièrement sur la transition écologique et la santé présente des atouts que les PME tunisiennes pourraient en tirer profit. Ces dernières auront la possibilité, à travers les instruments mis en place, d’un accompagnement dans toutes les étapes de réalisation de leurs projets.
Pour ce faire, Zohra Sadok, chargé d’affaires Invest – Business France Tunis a procédé à la présentation du dispositif public français d’accompagnement des investisseurs. Elle a énuméré les six raisons qui motivent les entrepreneurs à choisir la France comme site d’implantation. Il s’agit respectivement de la prospection du marché, de la recherche développement, la recherche de compétences spécifiques, le besoin d’avoir la certification made in France, le financement et les paiements internationaux. A ce propos, Mme Sadok a fait savoir qu’au cours des dernières années pas moins de 30 projets promus par des entrepreneurs tunisiens ont été accompagnés et qu’en 2020 elle a recensé 15 projets d’investissement en France dont 8 ont connu un aboutissement.
Au sujet des aspects juridiques relatifs à une implantation en France, Natacha Gavrilovic, avocat fiscaliste chez Ernst Young Paris, a passé en revue les différentes formes d’implantation ainsi que les conditions qui en découlent sur le plan juridique, fiscal et comptable. Tout en estimant que les formalités administratives sont dans l’ensemble souples dans la mesure où la création d’une entreprise prend entre 8 et 15 jours (forme juridique et immatriculation), que les opérateurs peuvent bénéficier des conseils du Centre des formalités des entreprises (CFE), il n’en demeure pas moins que l’ouverture d’un compte bancaire reste une procédure lourde.
Avant de procéder à une quelconque implantation à l’étranger, l’entrepreneur tunisien est obligé à satisfaire un certain nombre d’exigences. Les aspects financiers, à savoir la procédure de transfert du capital,l’accord de la BCT, l’ouverture de compte et accompagnement financier en France, ont été présenté par Haythem Sahli et Hanen Faleh, de l’UIB. En effet, pour l’ouverture d’un bureau de représentation, d’une filiale ou en cas de prise de participation à l’étranger tout un parcours devrait être accompli au préalable. Idem pour les investissements projetés par les sociétés non exportatrices ou exportatrices.
Concernant la question spécifique de l’ouverture d’un compte bancaire en France, Jean-Marc Mesure, responsable animation commerciale au Groupe Société Générale Paris, considère que la clef de l’aboutissement de tout dossier réside dans la fourniture d’un dossier juridique complet, d’une documentation claire et solide et de faculté de l’entrepreneur de convaincre et de gagner la confiance de l’établissement bancaire.
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