Noureddine Taboubi exige des poursuites judiciaires contre tous ceux qui ont causé la ruine de la Tunisie et que l’on ne se contente pas de les désigner sur les réseaux sociaux. Mais, justement, qui a causé la ruine de la Tunisie ? Mystère et boule de gomme…
Par Imed Bahri*
Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a souligné, dans une déclaration à Mosaïque, samedi 27 novembre 2021, à Hammamet, que la centrale syndicale «exige que l’on demande des comptes à tous ceux qui ont contribué à la détérioration de la situation dans le pays». Il a ajouté, sur un ton menaçant : «Nous exigeons des poursuites judiciaires contre tous ceux qui ont ruiné le pays, et non pas seulement des procès sur Facebook. Que les dossiers soient ouverts avec toutes les preuves à charge, quelle que soit la partie concernée, et qu’ils soient ouverts judiciairement lors de procès équitables, et non pas seulement sur Facebook. Nous faisons confiance à la justice et voulons une solution tuniso-tunisienne pour sortir le pays de sa situation difficile actuelle, loin des pressions extérieures.»
Bien entendu, M. Taboubi, à qui tout est dû et qui ne doit rien à personne, se croit au-dessus de la mêlée. Il ne doute pas un instant que son honorable organisation est pour quelque chose sinon pour beaucoup dans la faillite annoncée de l’Etat tunisien. Ne fut-ce qu’en paralysant les gouvernements successifs depuis 2011 et en les empêchant de mettre en route les réformes structurelles nécessaires, sans parler des interminables mouvements sociaux que l’UGTT provoque régulièrement et ses revendications quasi-annuelles d’augmentations des salaires, qui ont fait exploser la masse salariale dans la fonction publique et mis l’Etat au bord de la cessation de paiement, Ou comme dit le proverbe bien tunisien : «Le chameau ne voit pas sa bosse».
Tant que les dirigeants politiques, tous tant qu’ils sont et où ils sont, au pouvoir ou dans l’opposition, continuent de caresser l’UGTT dans le sens du poil, faisant preuve d’une lâche hypocrisie, évitant toute confrontation avec la centrale syndicale dont ils attendent un hypothétique soutien à leurs ambitions politiques, rien ne changera dans le pays, qui continuera sa descente dans l’enfer des déficits financiers, de l’endettement extérieur et de la faillite assurée.
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