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Tunisie : Quand «le peuple veut»… se suicider, qui peut l’en empêcher ?

Dans un post Facebook, publié hier, jeudi 2 décembre 2021, l’ancien député Lazhar Dhifi résume la décennie écoulée, celle de tous les désordres, de tous les déficits et de toutes les faillites pour une Tunisie qui fut classée, sous la dictature de Ben Ali, comme un pays pré-émergent, et qui, grâce à la démocratie, est devenu un pays mendiant qui ne trouve même plus de généreux donateurs.

Lazhar Dhifi écrit le post que nous traduisons ci-dessous et qui sonne comme un douloureux constat d’échec pour toute une élite politique qui a tout raté, non pas seulement une transition démocratique qui s’annonçait sous les meilleurs auspices, mais aussi une transition économique qui aurait normalement dû faire avancer notre pays sur la voie du développement.

Le gâchis est énorme. Jugeons-en : «2011-2021 : 10 années qui resteront comme un trou dans l’histoire de la Tunisie et qui nous se sont soldés par des dettes de 70 milliards (de dinars tunisiens, Ndlr), 240 000 chômeurs supplémentaires, zéro croissance, 400 ministres, 4 présidents et un peuple qui n’a pas fini de vouloir», par allusion au slogan populiste du président Kaïs Saïed, «Echaâb Yourid» (le peuple veut), un président qui ne sait même pas ce que ses électeurs attendent de lui et qui, tel un Don Quichotte, passe son temps à guerroyer contre des moulins à vent. Un président dont le bilan, à mi-mandat, est si maigre qu’on a du mal à s’expliquer le niveau de confiance dont il bénéficie encore auprès de ses administrés, et qui plafonne à près de 80%, selon tous les sondages.

Il est vrai que quand «le peuple veut»… se suicider, personne ne peut l’en empêcher. Il trouvera cependant toujours des fossoyeurs pour le jeter dans le trou…

Imed Bahri

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