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Yadh Elloumi : «Kais Saied pourrait bien changer le nom de la Tunisie par décret présidentiel ?»

On l’avait perdu de vue celui-là pendant plusieurs semaines, et le voilà qui fait entendre de nouveau sa musique, profitant des atermoiements du président Kais Saied, de son incapacité à faire face aux problèmes économiques et sociaux des Tunisiens et de ses décisions politiques à l’emporte-pièce. Yadh Elloumi, l’ancien ténor de Qalb Tounes, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est fendu hier, jeudi 2 décembre 2021, d’un post sur sa page Facebook où il casse du sucre sur le dos du locataire du palais de Carthage avec une ironie assassine.

Celui que ses anciens camarades de Qalb Tounes surnomment «Addaynasour» (le dinausaure) a estimé que changer la date de la fête de la révolution par décret présidentiel, du 14 janvier 2014, date de la fuite de Ben Ali, au 17 décembre 2010, date du déclenchement de la révolte populaire contre son régime, est «une nouvelle violation de la constitution qui parlait de la révolution du 17 décembre et du 14 janvier», en retenant les deux dates pour couper court à la polémique à ce sujet qui divise les Tunisiens.

«Cette modification annule toutes les dates à portée politique ayant suivi le 17 décembre. notamment celles des insurrections à Kasserine, Thala et autres, la grève générale à Sfax, le 12 décembre, ou encore la fuite de Ben Ali et la chute du régime» le 14 janvier, a ajouté Elloumi.

«Les choses ne sont pas aussi simples. Je ne pense pas que le peuple tunisien se soit soulevé pour changer les dates de la révolution. Au contraire, il s’est révolté contre un système stérile qui devait être réformé», a encore estimé l’expert-comptable, ajoutant que le président Kais Saied prouve par cette décision qu’«il poursuit un projet personnel et subjectif, et c’est très dangereux.»

Ironisant ensuite sur cette manie du président à gouverner par décret, l’ex-député a poursuivi : «J’espère que nous ne nous réveillerons pas un jour avec un décret en forme de firman qui change le nom de la Tunisie en Shiraz, Qom, Najaf Al-Ashraf, Leningrad, la planète Mars ou autres», laissant entendre que le chef de l’Etat vit sur une autre planète et à une autre époque, et qu’il est coupé des réelles préoccupations des Tunisiens.

Il est à noter que le président de la république avait annoncé, en présidant, hier, au Palais de Carthage, le conseil des ministres, l’inscription d’un point supplémentaire à l’ordre du jour du conseil relatif à un projet d’arrêté présidentiel portant révision de l’arrêté relatif aux jours fériés permettant aux fonctionnaires de l’État de jouir d’un jour de congé, en considérant que le 17 décembre de chaque année est le jour de célébration de la révolution, au lieu du 14 janvier.

I. B.

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