Le parti islamiste Ennahdha a appelé à la «libération immédiate» du dirigeant de son parti Noureddine Bhiri et de Fathi Baldi cadre sécuritaire, qui a occupé le poste de conseiller d’Ali Larayedh lorsqu’il était à la tête du ministère de l’Intérieur.
Dans son communiqué le parti islamiste a appelé à la libération des deux prévenus placés en résidence surveillé, le 31 décembre 2021, par le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, dans le cadre d’une affaire, qui pourrait être à caractère terroriste et qui est liée à l’octroi de documents officiels tunisiens à des étrangers.
«Enanhdha appelle à la libération immédiate des détenus de force en dehors du cadre légal, et en l’absence de toute autorisation judiciaire», lit-on dans le communiqué du parti de Ghannouchi, qui menace de saisir la justice contre «tous ceux qui sont derrières ces crimes odieux contre l’humanité».
On notera que c’est la première fois que ce parti évoque Fathi Baldi, l’ancien cadre sécuritaire que Samir Dilou avait affirmé ne pas connaître en ajoutant que ce dernier n’a jamais été membre du parti Ennahdha…
«Je ne le connais pas et je n’ai aucun contact avec lui, mais d’après ce qu’a dit son frère il travaillait en tant que cadre sécuritaire. Aussi, différement aux informations qui circulent Fathi Baldi n’est pas membre d’Ennahdha», a-t-il lancé, avant-hier sur Diwan FM, en ajoutant que si son parti n’a jamais évoqué le concerné, «c’est parce qu’il a un comité de défense indépendant…».
Cependant selon l’avocat Abdennaceur Laouini, Fathi Baldi est bien lié à Ennahdha a-t-il dit mardi dernier sur Attessia TV, en affirmant que cet ancien cadre sécuritaire était en contact avec Mustapaha Khedher accusé d’être l’un des dirigeants de l’organisation secrète du parti de Ghannouchi et qui a été condamné à 8 ans de prison en 2014, pour détention de documents sécuritaires confidentiels et qui est poursuivi depuis 2019 pour homicide volontaire dans le cadre des assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Me Laouini a également affirmé que Fathi Baldi avait été condamné à la prison dans les années 1990 et ce pour avoir remis des documents au cimetière du Jellaz à un individu suspecté de terrorisme alors qu’il travaillait à la police des frontières à l’aéroport.
«Il a ensuite bénéficié de l’amnistie générale promulguée en mars 2011, après la révolution tunisienne et Larayedh a fait appel à ses services en 2012», a indiqué Me Laouini, en ajoutant : «Dans toutes les affaires sécuritaires contre Ennahdha, on retrouve Fathi Baldi d’une manière directe. Et on retrouve ses traces dans toutes les affaires d’atteinte à la sûreté nationale», a-t-il encore ajouté.
Y. N.
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