Le président de la république Kaïs Saïed est revenu à la charge hier, lundi 10 janvier 2022, pour justifier l’assignation à résidence du dirigeant du parti Ennahdha, Noureddine Bhiri, que les autres dirigeants islamistes, soutenus par diverses figures de l’opposition, considèrent comme une grave atteinte aux droits.
Lors de sa rencontre avec la cheffe du gouvernement Najla Bouden, le président Saïed a évoqué «la décision de placer certaines personnes en résidence surveillée», déclarant : «Certains étaient censés être mis en prison, pas en résidence surveillée, mais nous ne sommes pas des juges», a-t-il dit, par allusion à Noureddine Bhiri et Fathi Baldi, soupçonnés d’avoir accordé frauduleusement la nationalité et le passeport tunisiens à des étrangers suspectés d’appartenance à des organisations terroristes lorsqu’ils étaient en fonction, respectivement, aux ministères de la Justice et de l’Intérieur, en 2012 et 2013.
Saïed a révélé que «l’administration tunisienne et les autorités de sécurité disposent de documents prouvant l’implication de ces personnes dans de nombreux délits, tels que la falsification et la délivrance de passeports à des personnes figurant sur des listes des éléments terroristes et leur envoi dans les zones de conflit», par allusion aux jihadistes envoyés en Libye, en Syrie et en Irak durant la période où Ennahdha était au pouvoir.
Le président de la république a indiqué que «les deux personnes assignés à résidence ont été traités avec humanité», répondant ainsi aux allégations de mauvais traitements et de mauvaises conditions de détention répandues par leurs partisans via les réseaux sociaux et les médias proches du parti Ennahdha.
I. B.
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