Il fut un temps où Tunisair contribuait à alimenter les recettes de l’Etat. Depuis la «thaoura moubaraka» de janvier 2011, la «bienheureuse révolution» si chère aux islamistes d’Ennahdha et au président de la république Kaïs Saïed, la compagnie publique tunisienne croule sous les dettes et, la crise pandémique n’ayant rien arrangé, elle poursuit sa descente en enfer. Et ce sont les contribuables, c’est-à-dire vous et moi, qui vont continuer de payer les pots cassés.
C’est ce qui ressort d’un récent rapport sur les entreprises publiques présentant un haut risque, selon la masse des subventions, des crédits qui leur sont accordés ou octroyés sous garantie et leurs dettes auprès de l’Etat, récemment publié par le ministère des Finances.
Les charges (notamment salariales), liées au personnel, compromettent fortement la compétitivité du transporteur aérien national tunisien qui compte 7000 agents pour à peine 20 avions fonctionnels et ce, contre des normes internationales qui fixent un nombre maximal de 80 à 100 agents et cadres par avion, indique ce rapport dont la publication en ce moment vise à préparer l’opinion à des mesures douloureuses qui ne tarderont pas à être annoncées dans le cadre des réformes que l’Etat est «contraint» de mettre en œuvre sans plus tarder pour espérer bénéficier encore de la confiance des bailleurs de fonds qu’il sollicite pour boucler son budget pour cette année 2022.
En effet, les charges du personnel de la compagnie ont évolué de 12,8% en 2019 par rapport à 2018 et ensuite régressé de 11,6% en 2020, précise le rapport, sans doute en raison de la baisse des activités induite par la crise pandémique.
L’évolution des charges liées au personnel des entreprises publiques, dont Tunisair, durant la période 2018-2020, ne sont pas le résultat d’une évolution des chiffres d’affaires ou d’une augmentation de la productivité des agents, mais de la conclusion ou de la mise en application de conventions sociales, relatives à des augmentations salariales ou d’avantages en nature, note aussi le rapport.
Conséquence pour Tunisair : elle a accusé une perte nette historique de 336,7 millions de dinars tunisiens (MDT) en 2020, contre une perte de 18,9 MDT en 2019, soit une augmentation de 1 681,5%. Cette perte résulte de la diminution du résultat d’exploitation de la compagnie de 281,6 MDT, par rapport à 2019 et de la hausse des autres pertes ordinaires de 46 MDT (69,6%).
Les revenus d’exploitation de la compagnie ont baissé de 1 224,7 MDT, soit un repli de 68,2%, par rapport à 2019. Les charges d’exploitation ont, à leur tour, diminué de 943,1 MDT, soit une baisse de 52,8%.
Le document du ministère des Finances a, par ailleurs, indiqué que les dettes de la compagnie s’élèveraient à 2 142,6 MDT en 2020, contre 1 954,5 MDT en 2019.
Ce chiffre, on l’imagine, s’est encore creusé en 2021, et ces messieurs de l’UGTT, la puissante centrale syndicale, qui prennent la compagnie en otage, continuent de s’opposer à toute tentative d’assainissement sérieux de la gouvernance de la compagnie.
La stupidité, dans ces milieux, on ne le sait que trop, n’a pas de limite, car que font ces chers syndicalistes sinon couper la branche sur laquelle ils sont assis ?
I. B. (avec Tap).
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