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Quand la «démocratie» aggrave le fléau de la corruption en Tunisie

Dans son rapport annuel sur l’indice de perception de la corruption dans le secteur public pour l’année 2021, Transparency International a classé la Tunisie, à la 70e place mondiale sur 180 pays/entités/territoires, et 6e dans le groupe des pays arabes. En 2010, dernière année du régime dictatorial de Ben Ali, la Tunisie était classée 59e (soit un recul de 11 points en 11 ans). Est-ce à dire que la «démocratie» (les guillemets s’imposent ici) a aggravé la corruption dans notre pays au lieu de la réduire ? On est forcé de le constater…

7Le rapport, publié mardi 25 janvier 2022, indique que la Tunisie a maintenu le même score dans l’indice de perception de la corruption que celui de l’année précédente, soit 44 points sur 100 (0 étant celui du plus corrompu et 100 du plus intègre).

La Tunisie s’est également classée 6e dans le monde arabe après les Émirats arabes unis (24e), le Qatar (31e), l’Arabie saoudite (52e), le Sultanat d’Oman (56e) et la Jordanie (58e). Ce qui est pour le moins paradoxal, car, à l’exception de la Jordanie, où la démocratie est une réalité, tous ces pays sont des monarchies dominées par des familles régnantes, réputées peu regardantes sur les droits et les libertés individuelles. Cherchez l’erreur !

Le rapport de cette année a révélé que les niveaux de corruption varient dans le monde, car 131 pays n’ont fait aucun progrès significatif dans la lutte contre la corruption au cours de la dernière décennie, et les deux tiers des pays ont obtenu moins de 50 points, et ce rapport considère que cela indique qu’ils ont de graves problèmes de corruption, alors que 27 pays sont à un niveau historiquement bas.

Le rapport pointe la «stagnation» des efforts de lutte contre la corruption dans le monde et les scores les plus bas dans ce domaine sont enregistrés dans les pays qui violent les libertés civiles et enregistrent des atteintes aux droits de l’homme et à la démocratie, ajoutant en revanche que la pandémie de Covid-19 a été utilisée dans de nombreux pays comme excuse pour ne pas faire d’efforts pour lutter contre la corruption.

Le paradoxe de la la «démocratie» tunisienne

Dans un communiqué publié à l’occasion de la parution de ce rapport, l’organisation I Watch a déclaré que le maintien par la Tunisie du même score traduit une stagnation des politiques de l’Etat pour faire face au phénomène de la corruption, considérant que notre pays a échoué au cours des dix dernières années a déscendre au-dessous du seuil des 50 points.

Pour I Watch, le «laxisme» dans la lutte contre la corruption au cours de la dernière décennie et «l’incapacité du système judiciaire» à mettre fin à la culture de l’impunité ont entraîné «l’aggravation des violations des droits de l’homme et l’affaiblissement de la démocratie», considérant que l’érosion des droits et libertés et le déclin de la démocratie sont remplacés par la tyrannie, qui contribue à des niveaux élevés de corruption.

Imed Bahri

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