Des activistes de la société civile et des avocats ont exprimé leur soutien au bâtonnier Brahim Bouderbala, dont le bureau a été pris d’assaut, hier, par des avocats et à leur tête Seifeddine Makhlouf.
Ces derniers, parmi lesquelles se trouvaient également Anwer Ouled Ali et Abderraouf Ayadi, ont scandé des slogans hostiles et humiliants envers Me Bouderbala, en lui reprochant de n’avoir pas soutenu leur confrère, l’ancien bâtonnier Abdrrazek Kilani, qui a fait l’objet d’un mandat de dépôt émis par la justice militaire.
Cette décision de justice survient suite à une altercation avec des policiers, chargés de la garde, à l’hôpital Habib Bougatfa de Bizerte, du député (gelé) du parti islamiste Ennahdha et ancien ministre de la Justice Noureddine Bhiri, qui est en résidence surveillée depuis le 31 décembre dernier pour soupçons dans une affaire terroriste.
Pour Me Bouderbala, qui a réaffirmé sa position contre les procès des civils devant les tribunaux militaires, le juge d’instruction n’a pas encore rendu une décision définitive puisque Kilani est en détention préventive, et les avocats de ce derniers peuvent de ce fait, faire appel. Il estime également que l’ancien bâtonnier avait agi dans le cadre de son activité politique, et non professionnelle en tant qu’avocat: «il porte ainsi le poids de son activisme politique», a-t-il soutenu.
Quant aux avocats qui lui ont manqué de respect, il tentera de dédramatiser en lançant : «Je suis un père de famille. Si un ou deux de ses enfants perdent la raison, il ne peut les renier», ce vendredi 4 mars 2022…
En réaction de nombreux avocats, des activistes et des citoyens ont exprimé leur soutien à l’actuel bâtonnier, estimant que le comportement desdits avocats ne fait pas honneur à la profession, tout en exprimant leur indignation face à cette campagne menée contre Me Bouderbala, et en assurant que ses détracteurs «ont agi dans le seul but de défendre leurs intérêts partisans et leurs alliés politiques».
Parmi les défenseur de l’actuel bâtonnier, on compte aussi l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), qui lui a également exprimé, ce vendredi, son soutien et sa solidarité, ou encore, le vice-président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), Bassem Trifi, qui a affirmé que «quiconque prétend défendre l’Ordre des avocats, ne peut s’en prendre à l’actuel doyen des avocats, Me Brahim Bouderbala».
Quant à Mohamed Fadhel Mahfoudh, qui avait pour sa part exprimé son soutien à Kilani avec 3 autres anciens bâtonniers, à savoir, Béchir Essid, Ameur Meherzi et Chawki Tabib, il se contentera de publier un post, à ce propos, en ces termes : «Pour les amis: Lorsque nous défendons une affaire , nous ne devons pas offenser « autrui », peu importe le degré de divergences»…
Y. N.
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