Le dirigeant nahdhaoui et député au Parlement dissous, Maher Madhioub, a profité de la visite qu’effectue, ce lundi 11 avril 2022, une délégation du Parlement européen en Tunisie, pour lui demander, à travers une lettre ouverte qu’il a publiée sur Facebook, une sorte de coup de main contre le président de la république Kaïs Saïed.
«Nous vous souhaitons la bienvenue en Tunisie en cette période difficile, période de mesures exceptionnelles, qui a imprégné le pays depuis que le président a violé la constitution, suspendu, puis dissous le Parlement, levé l’immunité législative, dissous le Conseil supérieur de la magistrature, et frappé toutes les institutions élues. En effet, cet assemblage de tous les pouvoirs dans la main d’un seul individu est un fait sans précédent dans l’histoire moderne de la Tunisie et aura de graves répercussions sur les fondements profonds de l’État tunisien, la sécurité et la stabilité du pays et les générations futures», a-t-il écrit.
«Le partenariat qui unit la république tunisienne et l’Union européenne, ainsi que les relations de longue date entre l’Assemblée des représentants du peuple et le Parlement européen, et les liens historiques profonds entre les deux rives de la Méditerranée, nous incitent à demander aux amis et partenaires distingués de la Tunisie à redoubler leur soutien au grand peuple tunisien, à sa démocratie naissante et à ses justes revendications pour reprendre au plus vite la voie constitutionnelle et lui restituer son droit légitime à une bonne gouvernance et à un gouvernement élu, ainsi qu’au partenariat et au soutien de tous les États amis pour aider à lancer un dialogue national global de coopération visant le sauvetage de la Tunisie de la crise financière, économique et sociale la plus grave, qui menace la sécurité sociétale et la paix civile», a poursuivi l’islamiste.
En plus du dialogue national, Mdhioub a indiqué que les principales revendications sont notamment l’annulation des arrêtés et décrets présidentiels émis depuis le 25 juillet 2021, l’annulation de la dissolution du Parlement, l’annulation de toutes les poursuites, procès et jugements rendus par les tribunaux militaires et civils contre les membres de l’Assemblée des représentants du peuple et tous les politiciens et membres de la société civile qui s’opposent au «coup d’Etat du 25 juillet».
C. B. Y.
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