La transformation digitale de l’économie, partie intégrante de la transformation globale du pays, offre de véritables opportunités de croissance économique. Quand tout sera numérisé, nous gagnerons indéniablement beaucoup de temps, et le temps c’est de l’argent. Mais si la Tunisie ne réalise pas les transformations digitales nécessaires, dont les gouvernements successifs parlent sans cesse sans parvenir à avancer dans le processus selon le rythme requis, le coût à payer sera encore plus élevé et plus dur à encaisser par une économie nationale déjà en panne.
Par Amine Ben Gamra *
Pour assurer une relance économique portée sur le digital, il y a un préalable important, le pays doit se doter d’abord d’une solide stratégie de cybersécurité. D’autant, qu’à la suite des tensions géopolitiques en Europe, les cybers attaques sont en nette croissance, dont notre pays n’a pas été épargné.
Anticiper et contrer les cyberattaques
En effet, une attaque cybernétique a été détectée dernièrement par le dispositif de sécurité informatique de la Banque centrale de Tunisie (BCT), qui a enregistré quelques perturbations sur certaines de ses activités, dont son site Internet. Et l’Agence nationale de la sécurité informatique (Ansi) a multiplié récemment les avertissements, en mettant en garde notamment contre une nouvelle variante du «Ransomware as a service» (RaaS) qui cible les machines sous Windows et les systèmes basés sur Linux comme VMware ESXi, selon les dernières analyses révélées par les experts.
Recruter des compétences en cybersécurité devient donc, aujourd’hui, une urgence, alors même qu’une cyberattaque se produit toutes les 11 secondes et que les ransomwares ciblent de plus en plus fréquemment les infrastructures de sauvegarde. Et que l’intelligence artificielle peut aider à pallier notre besoin de sécurité informatique.
Il n’est plus question de savoir si l’entreprise sera attaquée ou non, mais de définir en amont la bonne réaction à mettre en œuvre lorsque l’attaque surviendra.
Identifier les opérations et les systèmes critiques
Certains fournisseurs de services informatiques aident les entreprises à élaborer un processus de récupération en cas de cyberattaque destructrice, comme un ransomware. Mais cela ne suffit pas : il faut aussi que les entreprises assurent à leurs employés les formations requises pour parer à toute éventualité, celle d’une attaque cybernétique n’étant plus à écarter.
Aussi des ateliers doivent-ils être organisés en permanence pour identifier les opérations et les systèmes critiques, présenter des méthodologies et solutions de résilience éprouvées et préparer leur implémentation dans les meilleurs délais, c’est-à-dire avant que lesdites attaques surviennent.
Une fois les fondements de la cybersécurité mis en place, les entreprises peuvent revoir leur plans de dveloppement et se concentrer sur la relance digitale de leur business, le web étant devenu un important vecteur de visibilité, de marketing, d’accès aux marchés et de compétitivité. Et comme la technologie dans ce domaine évolue sans cesse, des mises à niveau sont toujours nécessaires pour ne pas perdre du terrain face aux concurrents.
* Expert comptable, commissaire aux comptes, membre de l’Ordre des experts comptable de Tunisie.
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