L’opposition en Tunisie n’a jamais offert un visage aussi pathétique que celui qu’elle offre aujourd’hui. Elle est impuissante, divisée et en panne d’idées face à un président qui accapare tous les pouvoirs, s’assoie dessus et ne fait pas grand-chose pour sortir le pays de la crise où il s’enfonce depuis 2011.
Par Imed Bahri
Face à un Kaïs Saïed, plus populiste que jamais et dont la popularité reste intacte, près de deux ans après son élection, malgré un bilan pour le moins mitigé, les dirigeants de l’opposition y vont chacun de sa petite idée pour le contrer, sans vraiment trouver d’oreilles attentives. C’est le cas notamment de Ghazi Chaouachi, secrétaire général du Courant démocratique (Attayar), qui appelle à la formation d’un front national unifié qui exprime clairement son rejet total de la «démarche unilatérale» du président de la république.
Y a qu’à, y a qu’à…
Feignant d’oublier l’état lamentable de division de l’opposition, qui n’arrive à s’entendre sur rien, M. Chaouachi estime que le front dont il rêve doit apporter «un projet alternatif» capable de proposer une feuille de route pour sauver le pays et de sortir de la crise. Ce front, qui doit rassembler les principaux acteurs politiques, sociaux et économiques tunisiens et la société civile. ne devrait pas simplement se présenter comme «une force d’opposition» et doit se concentrer sur l’opération de sauvetage du pays.
Bien entendu, M. Chaouachi continue d’appeler à un retour au processus de transition démocratique et à la Constitution de 2014 pour éviter le chaos social et l’effondrement de l’État en cette période de crise économique, dit-il, tout sachant, bien sûr, que le président Saïed, qui accapare aujourd’hui tous les pouvoirs, est on ne peut plus déterminé à aller jusqu’au bout de son projet d’assainissement de la vie politique dans le pays et prévoit de faire rédiger une nouvelle constitution et une nouvelle loi électorale qu’il espère faire adopter par le suffrage populaire, lors du référendum qui sera organisé à cet effet, le 25 juillet prochain, prélude à la tenue d’élections législatives anticipées, le 17 décembre prochain.
Il faut, il faut…
M. Chaouachi, qui semble parier sur l’échec du processus de réforme engagé par le chef de l’Etat, continue de marteler : «Il faut sauver le pays, préserver le processus de transition démocratique et défendre les droits et libertés».
La Tunisie se trouve aujourd’hui dans une phase cruciale de son histoire au regard de la gravité de la situation économique, sociale et politique, dit-il, critiquant l’entêtement du président de la république à vouloir mener à bien son projet politique basé sur une nouvelle constitution et une Nouvelle république.
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