Issam Chebbi a confirmé l’existence de contacts et de consultations intenses entre un certain nombre de formations politiques pour constituer une coalition pour faire face aux projets unilatéraux de référendum et de nouvelle constitution, portés par le président de la république Kaïs Saïed, dans le cadre des mesures exceptionnelles proclamées le 25 juillet dernier et qualifiées de coup d’Etat par l’opposition.
Les consultations ont lieu entre les dirigeants du Parti républicain (Al-Joumhouri), du Courant démocratique (Attayar), du Forum démocratique pour le travail et les libertés (Ettakatol), du Parti des travailleurs, et du Pôle démocratique progressiste (Al-Qotb), des formations sans réelle rayonnement populaire et que les Tunisiens raillent souvent en les qualifiant de «zéro virgule», par allusion à leurs scores dans les précédentes élections.
Dans une déclaration à Shems FM, samedi 28 mai 2022, le secrétaire général d’Al-Joumhouri a indiqué que le but des consultations en cours est de former une coalition pour mener une campagne nationale contre le projet de référendum sur la nouvelle constitution en cours de préparation par un comité dont les membres ont été désignés par le président Saïed et sous son autorité. La campagne en question devrait aussi s’opposer à tous les décrets présidentiels établissant une nouveau pouvoir autoritaire en Tunisie, a-t-il dit, en ajoutant que la création de cette coalition sera annoncée au cours de la semaine prochaine.
Des contacts existent et sont nombreux et les portes resteront ouvertes à toutes les forces démocratiques, les défenseurs des droits et les organisations de la société civile afin d’unir leurs efforts et de lancer une vaste campagne nationale pour faire pression sur le président Saïed et faire capoter son projet de référendum.
Il convient cependant de préciser que l’opposition a Kaïs Saïed a d’autant plus mal à peser dans la balance qu’elle est, en grande partie, décrédibilisée au regard des Tunisiens, pour avoir fait partie du système politique corrompu contre lequel le président de la république s’élève. Et, surtout, divisée et sans réel poids politique, à l’exception de Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), qui préfère faire cavalier seul.
I. B.
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