Rached Ghannouchi a présidé une soirée culturelle organisée par Ennahdha à l’occasion du 41e anniversaire de sa fondation, sous le slogan «41 ans de résistance, de constance et de volonté de renouvellement». Le nombre ô combien maigre de militants ayant assisté à cet événement prouve, s’il en est encore besoin, l’impopularité croissance du mouvement islamiste tunisien et l’isolement de son inamovible président.
Par Imed Bahri
Pour ce qui est de la résistance, ce sont les Tunisiens qui en ont fait preuve durant les 10 ans au cours desquelles ce mouvement a contrôlé le pouvoir en Tunisie (2011-2021) et qui se sont soldés par un recul dramatique du pays sur tous les plans.
Pour ce qui est de la constance, on admirera celle avec laquelle le chef du mouvement s’est accroché aux commandes, au point de voir la plupart de ses lieutenants désespérer de toute possibilité de voir les règles d’alternance démocratique appliquées au sein d’Ennahdha, et aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte.
Inutile d’établir ici la liste des démissionnaires; il suffit de constater leur absence dans la photo de famille publiée à cette occasion sur les réseaux sociaux par le mouvement, et où on ne voit que d’illustres inconnus, dont beaucoup de femmes. Et chez les islamistes, on le sait, les femmes ne sont que… complémentaires des hommes. Un complément nécessaire au machisme des hommes qui craignent Dieu.
Reste la volonté de renouvellement. Et là on en a pour preuve le maintien de Rached Ghannouchi, un quasi-octogénaire, à la tête du mouvement pendant 41 ans, et rien n’indique que l’homme le plus impopulaire en Tunisie lâchera prise avant d’être rappelé par Allah. Ou de se retrouver en prison suite aux nombreuses casseroles qu’il traîne et qui lui ont valu, récemment, d’être interdit de voyage par une décision judiciaire.
Souhaitons, tout de même, bon anniversaire à Ennahdha, même si ce 41e du nombre sent en même temps la naphtaline et… le roussi.
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