Un certain nombre de juges parmi les 57 ayant été récemment révoqués par une décision du président de la république, Kaïs Saïed, ont décidé d’entamer une grève de la faim.
C’est ce qu’a annoncé l’un de ces juges Mourad Messaoudi, président de l’Association tunisienne des jeunes magistrats (ATJM), dans une déclaration à Shems FM, samedi 18 juin 2022.
Réunie en assemblée générale samedi à Tunis, la Coordination des structures judiciaires a décidé de prolonger la grève des magistrats d’une semaine supplémentaire (la troisième consécutive), avec les mêmes modalités de la grève menée au cours des deux semaines précédentes, car l’objectif principal n’a pas été atteint, puisque la présidence de la république n’a pas retiré ledit décret comme exigé par les grévistes.
La coordination a également décidé d’organiser, au cours de la semaine prochaine, une «journée de la colère» dont la date précise sera déterminée ultérieurement, pour expliquer à l’opinion publique les raisons de l’adhésion des juges à la grève générale. Sachant qu’une grande partie de l’opinion soutient la décision présidentielle et estime que les juges, dont beaucoup sont impliqués dans des affaires de corruption, résistent à toute tentative de réforme du corps judiciaire et font passer leurs intérêts corporatistes devant les intérêts des justiciables. Aussi leur grève est-elle très impopulaire et fortement critiquée par les citoyens, et notamment ceux qui croupissent en prison en attendent d’être jugés, alors que la date des vacances des juges approche à grands pas.
Sur un autre plan, Mourad Messaoudi a confirmé à Shems FM qu’il avait reçu, lui et le président de l’Association des magistrats tunisiens (AMT), Anas Al-Hammadi, des menaces de liquidation physique, tout en imputant au président de la république l’entière responsabilité de toute atteinte à leur intégrité physique, affirmant que lui et son collègue sont soumis à un grand harcèlement, que ce soit par des lettres ou des personnes.
I. B.
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