En dépit de la succession, depuis 2011, de fausses promesses et d’échecs cuisants, il est déconcertant de voir la persistance de la candeur de ce qui semble être la majorité du peuple tunisien et sa foi quasi religieuse dans des promesses messianiques et des solutions miracles, lesquelles, on le sait, ne sont pas de ce monde.
Par Elyes Kasri *
Selon Hans Kohn (“Messianism”, in The Encyclopædia of Social Sciences), le messianisme est «essentiellement la croyance religieuse en la venue d’un rédempteur qui mettra fin à l’ordre actuel des choses soit de manière universelle soit pour un groupe isolé et qui instaurera un ordre nouveau fait de justice et de bonheur». N’est-ce pas dans cette séquence que nous nous trouvons coincés aujourd’hui en Tunisie ?
Depuis le fatidique 14 janvier 2011, des vagues d’illuminés n’ont pas cessé de déferler sur la scène politique tunisienne jurant les uns après les autres qu’ils sont porteurs d’un avenir radieux pour la Tunisie et le monde entier.
Cette immodestie manifeste a malheureusement donné des résultats plus que modestes frisant même la catastrophe sociale et économique avec des épisodes inquiétants d’ingérences extérieures.
La Tunisie est à la veille de l’adoption d’une nouvelle constitution, objet du référendum du 25 juillet 2022, qui a la prétention d’être annonciatrice d’une nouvelle ère de l’histoire de la Tunisie et même de l’humanité. Cette constitution suscite néanmoins de vives appréhensions dans le pays et chez ses principaux partenaires et pourvoyeurs de fonds du pays.
En dépit de la succession, depuis 2011, de fausses promesses et d’échecs cuisants, il est déconcertant de voir la persistance de la candeur de ce qui semble être, d’après les instituts de sondage, la majorité du peuple tunisien et sa foi quasi religieuse dans des promesses messianiques et des solutions miracles, lesquelles, on le sait, ne sont pas de ce monde.
Ancien ambassadeur.
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