On peut toujours gesticuler dans la m… où l’on baigne aujourd’hui en Tunisie et crier mort aux yankees, chercher des «partenaires» chinois, russes ou iraniens et avoir une «vision» souverainiste hallucinatoire, on ne fera que susciter une franche rigolade chez les décideurs américains.
Par Dr Mounir Charfi *
Les Etats-Unis sont et resteront encore la première puissance mondiale. Ils ont toujours été là pour la Tunisie. Certes, «aucun chat ne chasse pour le bon dieu», comme dit le proverbe tunisien, mais l’indépendance de la Tunisie, puis la guéguerre de Bizerte, le développement urbain du pays via les agences américaines, dont la CIA et l’USAID, ont mis sur pied ce qu’on appelle État tunisien après le départ des Français.
La souveraineté est certes toujours soulignée quand on parle de relations entre deux pays, mais c’est juste un terme diplomatique qui préserve notre amour-propre et pour éviter de parler de charité. Mais sermonner l’ambassadeur des Etats-Unis ou faire des manifestations devant leur ambassade à Tunis a-t-il le moindre intérêt pour l’avenir de la Tunisie à part le populisme des gouvernants ou de leurs opposants?
Une «vision» souverainiste hallucinatoire
Les Etats-Unis sont et resteront ceux qui orientent nos choix politiques, économiques et régionaux en fonction de leur vision de la Méditerranée et de l’Afrique. On peut certes gesticuler dans la m… où l’on baigne et crier mort aux yankees, chercher des «partenaires» chinois, russes (qui représentent, comme par hasard, nos deux premiers déficits commerciaux) ou iraniens et avoir une «vision» souverainiste hallucinatoire, on ne fera que susciter une franche rigolade chez les décideurs américains.
Les Etats-Unis ont certes utilisé les criminels d’Ennahdha et leurs acolytes Frères musulmans afin de déstabiliser la Libye, la Syrie et peut être aussi l’Algérie par ce simulacre de printemps arabe.
Ils se sont certes trompés pour la énième fois en lançant des guerres contre les Apaches et les Sioux, les Afghans et les Irakiens, afin de contrôler leurs richesses ou celles de leurs voisins, mais on ne peut opposer que la vraie diplomatie à notre partenaire américain et non la gesticulation stérile d’opportunisme politique, ce qualificatif de politique convient à notre cas.
* Médecin de libre pratique.
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